France Télévisions a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à 1.500 euros d’amende avec sursis pour la diffusion dans le journal télévisé de France 3 Corse d’images de l’agression d’Yvan Colonna, incarcéré en mars 2022.
France Télévisions a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à 1.500 euros d’amende avec sursis pour la diffusion dans le journal télévisé de France 3 Corse d’images de l’agression d’Yvan Colonna, en prison en mars 2022. Le reportage avait été diffusé quinze jours après son agression à la prison d’Arles – où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac – par Franck Elong Abé, un détenu condamné dans une affaire de terrorisme.
Le rapport n’aurait pas de “contribution” en termes d’informations
Le reportage montrait des captures d’écran de la vidéosurveillance de la prison, de manière “brute et non contextualisée”, “dans une recherche évidente de sensationnalisme”, a estimé le tribunal dans sa décision. Si Yvan Colonna n’était pas “identifiable” dans les images, “la force évocatrice” des plans, aidée par le montage du sujet, “n’en est pas moins réelle”, dit aussi la décision, qui juge que le reportage n’a aucun “apport”. » en termes d’informations. Le reportage avait été mis en ligne sur le site de France 3 mais avait été retiré au bout d’une trentaine de minutes.
France Télévisions, via sa patronne Delphine Ernotte, la directrice éditoriale de France 3 Corse et les deux auteurs du sujet ont comparu le 15 mars pour “publication des actes de procédure pénale avant leur lecture en audience publique” ou complicité dans ce délit.
---France Télévisions et les deux journalistes auteurs du sujet ont été condamnés à 1 500 euros d’amende avec sursis. Ils devront également verser au total 9 000 euros de dommages et intérêts aux proches de l’activiste corse qui se sont constitués parties civiles.
Le directeur éditorial de France 3 Corse a été libéré. Contactée par l’AFP, France Télévisions n’a pas souhaité réagir. Me Marie-Laure Barré, avocate de la veuve et l’un des fils de la victime, s’est félicitée de cette condamnation, rappelant que “le visionnage de ces images avait été très violent” pour ses clients.
#France