Concours. Veolia et le bal Lydec au Maroc – .

Concours. Veolia et le bal Lydec au Maroc – .
Concours. Veolia et le bal Lydec au Maroc – .
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Au Maroc, Veolia est dans une position délicate. Craignant les tracas des règles de la concurrence, le géant français veut et faut se débarrasser de la Lyonnaise des eauxx de Casablanca (Lydec), mais échoue manque d’autorisations administratives.

Gestionnaire délégué de l’eau dans la capitale économique, Lydec a été absorbé par Veolia après avoir vu mener l’OPA de 2021 sur Suez. Il devait ensuite être vendu à un consortium d’investisseurs. Avec un double défi : créer « le nouveau Suez » et, surtout, dissiper tout risque d’atteinte à la concurrence.

Sous réserve d’un accord, la vente n’a jamais été consommée, poussant Veolia à prendre plus de 98% du capital de Lydec. Une situation subie, peut-être, mais qui soulève de facto la question de la concurrence.

En Europe, ce même problème avait été soulevé et résolu en amont de la fusion Veolia/Suez. Dans sa notification à la Commission européenne, Veolia a pris une série d'”engagements” pour rendre “l’acquisition du contrôle exclusif de Suez compatible avec le marché”. L’objectif était d’éviter d’éventuelles perturbations concurrentielles que sa nouvelle position dominante aurait créées, notamment dans le secteur de la gestion de l’eau.

En France, entre autres pays concernés, ces engagements de Veolia se sont ainsi matérialisés par la mission de Suez Eau France (anciennement Lyonnaise des Eaux) au consortium d’actionnaires composé de Meridiam, GIP et du Groupe Caisse des Dépôts. Cette opération a été finalisée le 31 janvier 2022.

Au Maroc, la notification au Conseil de la concurrence de la fusion Veolia/Suez n’a pas été assortie d’engagements. En tout cas, rien n’apparaît dans les documents publiés par le Conseil.

Veolia semble avoir opté pour une autre stratégie. Ses représentants ont fait une double notification qui a été jointe, traitée puis validée en un seul dossier par le Régulateur. C’est :

– Contrôle exclusif de Suez par Veolia d’une part ;

– La cession par Veolia de certaines activités de Suez – dont Lydec – au Consortium Meridiam, GIP, CNP Assurances et Caisse de dépôts et de consignations, d’autre part.

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Ces opérations ont reçu le visa du régulateur marocain, qui s’est prononcé le 30 septembre 2021. Deux ans plus tard, c’est sur le second volet que les choses se compliquent. Il devait entraîner le passage de Lydec sous le giron du consortium. Mais l’accord sur l’opération a expiré fin décembre 2022, indique une note du gestionnaire délégué publiée en février dernier. Du coup, Veolia se retrouve malgré lui avec près de 99 % du capital dans la Lydec.

Cette situation met-elle Veolia en porte-à-faux avec le droit de la concurrence ? En Angleterre, et sous la menace d’une instruction de l’Autorité de la concurrence (Competition and Markets Authority), Veolia a fini par céder à Suez 100 % du capital de Suez Recycling and Recovery UK (activité déchets). La transaction a été finalisée en décembre 2022.

Le régulateur marocain se penche-t-il sur la question ? Interrogée par Médias24, l’institution d’Ahmed Rahhou n’a pas souhaité faire de commentaire.

Du côté de Veolia, ce risque est sérieusement pris en compte. Et malgré sa position au capital, sa direction nie tout contrôle sur Lydec. En témoignent ces éléments communiqués dans son dernier rapport de gestion, où un détail est dévoilé sur la gestion de cette période transitoire.

Deux mandataires de surveillance ont été nommés pour garantir le statut séparé de Lydec. Ainsi, Véolia n’a pas les moyens de gérer les activités opérationnelles de Lydec et ne la contrôle donc pas. La participation de Veolia dans Lydec est donc comptabilisée en titres non consolidés. Par ailleurs, s’agissant d’une participation destinée à être cédée au Consortium (…), les actions Lydec sont classées au 30 septembre 2022 en actifs destinés à être cédés pour un montant de 196 millions d’euros.

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? L’affaire dépasse la simple question de la concurrence. C’est un cas complexe. Et visiblement sensible, surtout. Nous avons tenté de contacter plusieurs parties concernées, sans réponse.

En effet, la cession de Lydec bute sur une autorisation du ministère de l’Intérieur, autorité délégante, qui doit valider tout changement de contrôle des gérants délégués. Les raisons n’ont pas été communiquées, mais nos interlocuteurs attirent notre attention sur des négociations en lien avec l’abandon annoncé de la gestion déléguée dans certains services publics (eau, électricité, etc.), couplée à la création de sociétés régionales multiservices.

L’entrée en vigueur de ce système est prévue pour 2026-2027, ce qui coïncide avec l’expiration du contrat avec Lydec. Ça y est, le fond de l’histoire.

 
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