“LLa colère, c’est avoir les yeux et le cœur grands ouverts sur le monde. La dédicace est signée Francine Conrad, responsable du projet « Bibliothèques ACDM » de l’association monégasque Au coeur des mots, au dos de la couverture du livre qui accompagnait quelque 6 000 autres collections envoyées cet été au Sénégal.
L’aboutissement d’un projet lancé par ce collectif de femmes convaincues que l’éducation est un vecteur déterminant pour changer les mentalités.
« L’idée du projet est née au sud de Dakar, lors d’une visite dans un village de brousse. Nous avons remarqué qu’il y avait une très jolie bibliothèque. Il manquait juste vraiment des Livres. »rembobine Francine Conrad.
L’association se fixe alors pour objectif de récupérer les livres que les écoles et bibliothèques françaises et monégasques n’utilisent plus afin de les envoyer à ceux qui en ont besoin.
Formation pour les bibliothécaires
La ville de Menton, la mairie de Monaco – via la médiathèque – et la ville de Nice ont rapidement répondu à cet appel aux dons.
« Au total, nous avons récolté 6 000 livres en deux mois environ. » Les manuels scolaires, mais pas seulement, destinés aux enfants scolarisés de la maternelle au collège, ont été collectés, triés, emballés et stockés en un temps record, avant d’être acheminés par bateau jusqu’au Sénégal.
Sur place, la fondation Sococim, qui œuvre au bénéfice de l’inclusion sociale, s’est chargée de la distribution aux bibliothèques identifiées pour recevoir les dons. Huit au total, dont cinq bibliothèques scolaires de la zone de Rufisque (dans la région de Dakar). “Et ce sont de très grandes écoles qui accueillent entre 600 et 1.200 élèves”précise Francine Conrad.
Livres de lecture, manuels scolaires, guides pédagogiques pour les enseignants, dictionnaires, sont ainsi venus peupler les rayons de ces établissements où les bibliothécaires recevront une formation dispensée par l’Organisation internationale de la Francophonie, partenaire de l’association monégasque dans cette initiative solidaire.
« Ce premier projet a été une réussite mais on ne peut pas s’arrêter là »confie Hilde Haneuse-Heye, présidente fondatrice d’Au coeur des mots. Le collectif s’est donc donné pour mission de renouveler le projet en 2025 et de le développer.
Par ailleurs, un protocole de partenariat a été signé mi-décembre avec la Mairie de Monaco pour reconnaître l’implication de la Principauté dans la montée en puissance du projet.
« La diffusion de la culture, l’alphabétisation et l’éducation des garçons et des filles font partie des domaines d’action soutenus par la famille princière. La mairie est très honorée de pouvoir contribuer à un projet qui porte ces ambitions humanistes et généreuses »soulignait Georges Marsan le jour de la signature.
Un objectif de 20 000 livres en 2025
« Nous sommes partis pour ce projet pilote avec 6 000 livres. Nous allons faire un pari et essayer d’en avoir 20 000 pour 2025 », espère Francine Conrad. L
L’objectif est lancé et pour cela, l’association Au coeur des mots fait appel à toutes les bonnes volontés.
« Nous avons besoin de vous, partenaires, entreprises pour stocker et transporter ces livres. Mais aussi des gens qui sont prêts à faire un don pour acheter sur place des livres d’auteurs sénégalais et promouvoir la culture, la littérature, dans la solidarité mondiale”Lance Hilde Haneuse-Heye.
To contact the Au coeur des mots association: [email protected]
Autour du maire Georges Marsan, les acteurs de ce projet solidaire en faveur de la culture et de l’éducation, porté par l’association monégasque Au coeur des mots, lors de la signature du protocole de partenariat mi-décembre. (Photo J.-F. Ottonello)
Lors du projet « Bibliothèques ACDM », les bénévoles ont rencontré Diorsène. La Sénégalaise, à la tête d’un réseau de 130 femmes entrepreneures, a lancé un projet pilote dans son village natal de Ndiaganiao où elle enseigne le français aux femmes. « Nous avons démarré ce projet avec 22 femmes et trois enseignantes bénévoles pour apprendre à ces femmes à lire, compter et écrire »explique l’entrepreneur.
L’association Au coeur des mots s’engage auprès de Diorsène pour développer sa démarche. Les femmes qui viennent apprendre le français pourront bénéficier des livres envoyés dans le cadre du projet de bibliothèque. Une sorte de continuité pour les bénévoles de l’association monégasque. « Souvent, ces femmes ne parlent que le wolof et souhaitent apprendre le français pour tout un tas de raisons mais aussi pour avoir une plus grande émancipation sociale et économique. », explique Francine Conrad.
Et Diorsène précise : « Mon objectif est de faire de cette initiative une réalité en 2025 et de la développer partout dans les villages et les zones rurales. Et aussi promouvoir le Sénégal.
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