Le comité pour la promotion et la protection des droits des femmes a profité de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes pour lancer une nouvelle campagne intitulée « De l’ombre à la lumière »ainsi qu’un livre numérique.
Suite à la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, le 25 novembre 2024, la commission pour la promotion et la protection des droits des femmes, et la déléguée interministérielle à la promotion et à la protection des droits des femmes, Céline Cottalorda, en ont profité pour lancer une nouvelle campagne de communication, « De l’ombre à la lumière ». En 2023, le sujet était centré autour du numérique, mais cette année, l’objectif était de regarder vers le bout du tunnel. En discutant des différentes manières de résister, mais aussi de se reconstruire, après avoir été victime de violences. Cette fois, il s’agit aussi de se concentrer sur la violence invisible, qui peut aussi s’avérer destructrice.
Neuf personnes ont été sélectionnées et interrogées, dans différents secteurs, afin de pouvoir raconter leurs expériences, leurs « chroniques de violences invisibles ».
Domination
Cette violence que l’on ne perçoit pas au premier abord peut être de plusieurs types. Il existe des violences économiques et administratives qui concernent des personnes qui dépendent de quelqu’un qui dispose de toutes les ressources financières. Ensuite, il y a aussi la question des violences commises dans le monde du sport, où, petit à petit, les langues se délient. Par ailleurs, en France, un rapport de 170 pages sur « violences sexistes et sexuelles dans le cadre d’un rapport d’autorité ou de pouvoir » a été publié le 18 novembre 2024 (1). Elle s’intéresse au secteur du sport, de la culture et de la politique et propose 41 recommandations, dont 15 « les priorités dans le monde du travail » et 10 dans les domaines de la santé, de la culture, du sport et des institutions politiques.
Parmi les mesures majeures, ce rapport avance par exemple l’idée de conditionner le versement des aides publiques à la mise en œuvre effective de mesures de prévention des violences sexistes et sexuelles, notamment en matière de formation et de communication. Pour le secteur sportif, il est proposé de conditionner la carte sportive professionnelle « un suivi efficace » sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles. Il s’agit souvent de relations d’autorité ou de pouvoir qui permettent à un coach de prendre le dessus et de s’établir dans une position de domination, ce qui crée des conditions favorables aux violences sexistes et sexuelles. Ce rapport souligne également l’intérêt de continuer à promouvoir la parité hommes-femmes pour sortir de cet état de fait.
Autre option : déployer des équipes coachées par deux coachs, pour éviter les relations qui se limitent au face-à-face entre coach et joueur. Là encore, la tâche est immense. On se souvient que, durant l’été 2023, le monde des échecs a été marqué par une lettre ouverte de joueurs d’échecs français qui appelant à dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans ce milieu. Cela a poussé le Cercle des échecs de Monte-Carlo (CEMC) à se montrer solidaire. Enfin, les violences invisibles peuvent également concerner les personnes handicapées, dont la parole n’est pas toujours suffisamment écoutée et prise en considération.
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« Le spectre des violences est bien plus large »
Il y a donc encore beaucoup de travail à faire. A Monaco, pour l’année 2024, les chiffres s’arrêtent à 1est En novembre, font état de 49 cas de violences contre une femme enregistrés par la sécurité publique, contre 46 en 2023, sur la même période. En 2023, 57 poursuites et 9 condamnations ont été prononcées, pour des faits qui pourraient remonter à 2022. Pour 2024, 35 personnes victimes de violences se sont rendues auprès de l’association d’aide aux victimes d’infractions pénales (Avip).
Il y a la violence économique et administrative, qui concerne les personnes dépendantes face à celui qui possède toutes les ressources économiques. Ensuite, il y a aussi la question des violences commises dans le monde du sport, où, petit à petit, les langues se délient
Pour tenter de stopper ces violences, un livre numérique est disponible sur le site du comité pour la promotion et la protection des droits des femmes. Elle se construit autour de la libération de la parole. Notamment celui des professionnels de la principauté, qui ont travaillé ou qui travaillent auprès de victimes de violences. Au total, neuf personnes ont été sélectionnées et interrogées, issues de différents secteurs, afin de pouvoir raconter leurs expériences. Ces « Chroniques d’une violence invisible » donner la parole à la directrice de l’Avip, Valérie Campora, à l’avocat MeRégis Bergonzi, à l’assistante puéricultrice Yannick Alla, à la gynécologue-obstétricienne Julia Aumiphin, à la sage-femme Nathalie Simmonet-Janin, à l’assistante sociale Nicole Orrao, à la psychologue Nadège Aleksic, à la conseillère éco-social-famille Christelle Dubois, et à la capitaine de police Claire Quessada-Taxil. Venus du terrain, ces témoignages sont précieux, car ils donnent corps à l’invisible.
“J’ai jeté un oeil, je trouve que c’est bien, lance Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de The Sorority, une application qui rassemble des femmes et des personnes issues de minorités de genre, prêtes à s’entraider. Beaucoup s’arrêtent devant la violence physique visible. Mais le spectre de la violence est bien plus large. C’est souvent difficile pour les victimes, qui estiment parfois que ce n’est pas si grave et comparent cela à d’autres formes de violence. Et pour les proches, qui ne peuvent identifier les violences car elles ne sont pas visibles. On avance, c’est bon signe. »
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1) Cette mission a été réalisée par la haute fonctionnaire Christine Abrossimov, la secrétaire générale de l’association nationale des DRH, Christine Caldeira, l’ancienne joueuse de tennis Angélique Cauchy, l’ancienne sénatrice Bariza Khiari, la gynécologue Marie-France Olieric et l’avocate Rachel- Flore Pardo.
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