Dès sa sortie, l’autobiographie de Jordan Bardella, « What I’m Looking for », était en tête des listes de best-sellers. Un succès capable de lui rapporter des centaines de milliers d’euros.
Il existe d’innombrables livres écrits par des hommes politiques. François Hollande, Éric Zemmour, Nicolas Sarkozy… Nombre d’entre eux se sont lancés dans l’écriture de romans, de mémoires ou d’essais. Mais pour la plupart, ces publications n’ont pas rencontré le succès escompté : avec Sa façon d’être à moil’ancienne ministre de l’Égalité, Marlène Schiappa, n’a vendu que 245 livres. De son côté, Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale, a fait un peu mieux avec 888 exemplaires vendus pour École ouverte selon Edistat.
Mais certains ouvrages font mentir ces statistiques comme le fait le livre. Ce que je recherche par Jordan Bardella. Pour un livre publié le 9 novembre 2024, il a déjà réussi à se vendre à plus de 60 000 exemplaires. Dès la première semaine, le livre avait même dépassé la barre symbolique des 25 000 livres vendus, « un début spectaculaire » selon Marine Le Pen. A titre de comparaison, Philippe de Villiers enregistre 58 000 ventes avec Mémoricide, publié par le même éditeur deux semaines plus tôt.
Mais alors, quelle est la clé d’un tel succès ? Malgré une promotion perturbée, le livre de Jordan Bardella a su faire parler de lui, que ce soit en bien ou en mal. Portée par l’actualité, l’autobiographie du président du Rassemblement national (RN) reflète aussi une attente, une curiosité populaire pour le parti d’extrême droite, dont le procès pour détournement de fonds européens est toujours en cours. cours. Par ailleurs, en dénonçant la « censure » de la publicité de son livre dans les gares SNCF, l’homme politique a remis en lumière son œuvre.
Le signe d’une réussite politique et financière ?
Grâce à son livre, le président du RN pourrait gagner sur deux points : politiquement et financièrement. Selon Les Echosle « livre est un bon thermomètre » pour les politiques. Les chiffres de ventes leur permettent parfois de mesurer leurs chances pour les prochaines élections. Avec Faire foiresorti en septembre 2015, François Fillon a été l’une des surprises de la rentrée littéraire. Et plus d’un an plus tard, toujours porté par son succès, l’homme remporte largement la primaire de la droite, loin devant le favori Alain Juppé.
De plus, et ce n’est un secret pour personne, la publication de ce type d’ouvrage génère un gain monétaire. Toutefois, les auteurs sont loin d’être les plus avantagés de la chaîne éditoriale. Selon Librinova, « le taux de rémunération moyen varie de 6 à 7 % pour les livres et bandes dessinées jeunesse à 9 % pour la littérature et les beaux livres (8 % pour les documentaires, essais ou ouvrages académiques). Ces droits d’auteur sont calculés sur le prix public hors taxes du livre. Sur un livre vendu 20 € TTC avec droits à 9 %, l’auteur touche donc… 1,70 €. Ce timbre est encore sujet à variations “selon qu’il s’agit d’un premier roman ou d’un écrivain connu, les taux de droit d’auteur ne sont donc pas les mêmes”. Les négociations se font au cas par cas.
Concernant Jordan Bardella, si l’on suppose, sans doute à tort, qu’il perçoit la même rémunération qu’un écrivain débutant, il aurait déjà obtenu 120 000 euros avec ses 60 000 livres vendus à 22,90 euros le livre. unité. Une somme calculée sur la base de seulement deux semaines de ventes. Si le patron du RN vend la totalité des 200 000 tirages prévus par l’imprimerie Fayard, l’éditeur de son autobiographie, cela pourrait même atteindre 440 000 euros. De quoi rembourser en grande partie l’amende de 300 000 euros demandée par le parquet contre Marine Le Pen dans l’affaire des assistants du RN.
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