En Italie, le culture des bonus initialement connu sous le nom 18applicationspermet aux jeunes de 18 ans de bénéficier d’un crédit universel de 500 euros pour les achats culturels, principalement des livres, depuis 2016. Ce système a inspiré le gouvernement français à mettre en place le pass Culture en 2021, le budget et la gestion doivent être réformés.
En 2024, l’initiative italienne a été remplacée par deux cartes distinctes, chacune avec des critères restrictifs. La première, baptisée « carte de dix-huit ans », était réservée aux jeunes issus de familles modestes. La seconde, « carte de mérite », s’adressait aux élèves ayant obtenu les meilleures notes au diplôme d’études secondaires.
Selon Piero Attanasiole responsable des relations publiques de l’Association des éditeurs italiens (AIE), “ seuls 66% des jeunes éligibles à la carte de mérite se sont inscrits, un chiffre décevant pour une mesure censée récompenser les meilleurs étudiants, souvent les plus intéressés par la culture ».
Un impact direct sur le marché du livre
Le système antérieur, universel, avait permis de soutenir efficacement l’industrie du livre. En 2023, le 18applications a généré 220 millions d’euros de dépenses, dont environ 60 % ont été consacrés à l’achat de livres. En comparaison, les deux nouvelles cartes, dotées d’un budget de 190 millions d’euros, peinent à trouver leur public. Les prévisions indiquent que moins de 100 millions d’euros seront dépensés d’ici la fin de l’année. Un manque à gagner important pour le secteur de l’édition.
« L’introduction de critères restrictifs a créé une bureaucratie décourageante pour les jeunes », souligne Piero Attanasio. En effet, l’obligation de fournir des documents familiaux complexes pour démontrer l’éligibilité a rebuté de nombreux bénéficiaires potentiels. Par ailleurs, le gouvernement n’a mené aucune campagne de communication pour promouvoir cette réforme.
Librairies et éditeurs en difficulté
L’AIE estime que le manque à gagner pour le secteur du livre s’élève à 60 ou 70 millions d’euros par rapport à l’année précédente. ” Les jeunes de 18 ans représentaient une part importante des ventes de livres grâce à 18applications. Sans ce soutien, les librairies indépendantes, déjà fragilisées, risquent de subir de plein fouet cette baisse de revenus. », prévient le représentant.
Pour l’association, diversifier le pass Culture en deux cartes est une erreur. ” Nous avons proposé une solution hybride : une carte universelle pour tous, avec un supplément pour les jeunes défavorisés.poursuit Piero Attanasio. Cela aurait permis de préserver l’universalité du système tout en respectant l’objectif du gouvernement d’aider les plus pauvres. »
Un parallèle avec le débat français
En France, le pass Culture, qui accorde une enveloppe de 300 euros à tous les jeunes de 18 ans, est également en cours de révision. Certains craignent une restriction des usages ou une réduction du budget, au détriment des achats de livres. ” Si vous imposez des restrictions excessives ou réduisez l’accessibilité, vous risquez de rompre un lien vital entre les jeunes et la culture. », prévient le représentant de l’AIE.
L’association recommande de maintenir une base universelle, de réduire les contraintes administratives et de promouvoir activement le système. Comme le résume le représentant italien : « un pass Culture n’est pas qu’une dépense, c’est un investissement dans l’avenir culturel et éducatif des jeunes. »
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