Après 20 ans d’existence, les Editions Lambert-Lucas annoncent leur rachat par Chiron Média, groupe suisse lié à la maison d’édition Academic Press Fribourg, récemment associée aux Éditions Montsalvens et dirigée par Romain Chesa. Le transfert de compétences, de projets et de capacités est déjà en cours et le transfert devrait être signé début 2025.
Une maison née d’une collaboration universitaire
Fondées en 2004 par une dizaine de professeurs retraités des universités du Limousin, les éditions Lambert-Lucas ont pour objectif de publier des ouvrages scientifiques dans le domaine des sciences du langage francophone, notamment en linguistique, sociolinguistique et disciplines connexes comme la sémiologie ou l’analyse du discours.
Marc Arabyanl’un des fondateurs, fut désigné pour se charger de la création de la maison. ” En plus d’avoir enseigné à l’IUT de Limoges, j’ai travaillé pendant près de dix ans aux Éditions L’Harmattan. J’avais donc les compétences nécessaires pour gérer la maquette, la mise en page et les relations avec les distributeurs et l’imprimeur. », explique-t-il à Livres hebdomadaires. Sa femme Geneviève Lucaspuis chef d’entreprise, a également joué un rôle clé dans la mise en place de la structure. Le nom de la maison reprend également son patronyme ainsi que celui de la mère de Marc Arabyan, Madame Lambert.
« Il est temps de passer le flambeau »
Avec un chiffre d’affaires de 120 000 euros par an, la maison limoges n’est cependant pas considérée comme un éditeur par le Syndicat national de l’édition et ne bénéficie pas non plus d’aides du Centre national du livre au vu de sa diffusion insuffisante. Mais cela n’a pas empêché Marc Arabyan et son épouse, les deux seuls salariés, de publier près de 500 ouvrages en 20 ans, ce qui représente une trentaine de sorties par an, dont 25 nouveautés et cinq rééditions de classiques introuvables.
Marc Arabyan se réjouit de l’acquisition de Lambert-Lucas : à presque 80 ans, il est temps, selon lui, « arrêter de travailler et passer le flambeau, profiter des enfants et petits-enfants « . Il exprime néanmoins un sentiment de déception face au refus de cinq maisons d’édition françaises sollicitées pour reprendre l’établissement : « Un petit bijou de l’édition française s’envole en Suisse », conclut-il.
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