Plus de 6 300 votes. Un record. Après avoir accueilli les scolaires, la première journée de la Fête du livre varois a débuté, ce vendredi vers 15 heures, par la remise des prix dans les catégories littérature générale, jeunesse et bande dessinée, en plus du traditionnel prix Encre Marine. où la Marine nationale récompense un roman lié à la mer (lire ailleurs). Ces tarifs s’inscrivent de plus en plus dans l’ADN de la manifestation et s’avèrent être un véritable baromètre pour les auteurs.
« Un monde à refaire » de Claire Deya en littérature générale
Déjà auréolée du Grand Prix du magazine RTL-Lire pour « Un monde à refaire » (Editions de l’Observatoire), Claire Deya a conquis la Varoise dans la catégorie littérature générale. Et force est de constater que ce prix a touché le cœur de l’auteur. « Ce livre est aussi une déclaration d’amour à cette région, au Sud. J’ai l’impression d’avoir été entendu et aimé”» confia-t-elle avec des yeux brillants. Dans ce qui est son premier roman, l’auteur évoque une thématique finalement relativement méconnue, celle du déminage sur la Côte à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et notamment sur les plages de Hyères. « Je voulais montrer qu’il est aussi captivant de gagner la paix que de gagner la guerre. C’est une période fébrile, pleine de surprises, pleine de rebondissements, d’attentes et d’espoirs (…) La Paix n’est pas quelque chose qui vient naturellement. Évidemment, les politiques ne sont pas intéressés à y réfléchir, mais dans la littérature, nous avons la possibilité d’offrir une alternative à l’imagination.nous a-t-elle révélé avant le spectacle. Dans cette catégorie, Sylvain Prudhomme était également en lice pour « L’Enfant dans le taxi » (éd. Les éditions de Minuit) ainsi que Julia Kerninon pour « Sauvage » (éd. L’Iconoclaste)
« Le Silence du Rouge » de Mathieu Pierloot et Giulia Vetri enfants
Leur train était en retard et ils ont failli rater la remise des prix, mais en se dépêchant, Mathieu Pierloot et Giulia Vetri ont pu monter sur scène pour récupérer leur prix dans la catégorie jeunesse pour leur œuvre « Le Silence de rouge ». « Ce n’était pas forcément l’intention initiale, mais on m’a beaucoup dit que cela parlait de la relation filiale entre deux êtres. Je suis parti de l’image d’un loup anthropomorphe en costume au bord d’une falaise et je me suis demandé ce qu’il faisait là, et puis on a déplié”» a détaillé l’auteur sur son stand. Sous les traits de l’illustratrice Giulia Vetri, il raconte la rencontre de ce loup avec une petite fille elle aussi en marge, et on découvre comment leur relation va naître. Comment ils vont s’apprivoiser. Il s’agit de la première collaboration entre les deux auteurs. « J’ai tout de suite eu un coup de cœur pour le texte de Mathieu. J’écris aussi, donc pour illustrer le propos de quelqu’un d’autre, il faut que le texte me parle et ça a été le cas. J’adore cette délicatesse dans l’histoire. Ensuite, j’ai toujours voulu dessiner un loup”sourit l’illustrateur.
“The rabbit concert” (ed. Didier Jeunesse) by Emmanuel Trédez and Delphine Jacquot and “Moitié, Moitié” (ed. de Rouergue), by Henri Meunier and Nathalie Choux were also in the selection.
« La Quête » de Frédéric Maupome et Wauter Mannaert en BD
Qu’est-ce qui est le plus important dans une quête ? L’objectif ou le chemin pour y parvenir ? Vaste débat philosophique. Frédéric Maupomé et Wauter Mannaert, dans leur bande dessinée « La Quête » (éd. Le Lombard), reprennent le sujet en revisitant la quête du Graal d’Arthur dans une version contemporaine. « C’est l’histoire de Pelli, un jeune homme d’aujourd’hui qui se retrouve embarqué dans une quête arthurienne. Cela le dépasse. Il est inutile en tant que chevalier, il ne sait pas monter à cheval ni se battre avec une épée. Il se retrouve impliqué dans cela parce que c’est une tradition familiale.décortique le scénariste Frédéric Maupomé. Il s’agit de sa première collaboration avec le designer Wauter Mannaert. « Nous avons discuté de plusieurs projets, et nous sommes tombés sur « The Quest », c’est une idée que j’ai eue. Ça a parlé à Frédéric qui en a fait non pas un volume mais une histoire en trois volumes »précise le concepteur. Le deuxième opus sortira pour le festival d’Angoulême en janvier prochain, toujours sur ce thème de « ce dont nous avons hérité, en bien ou en mal, ce que nous en faisons et ce que nous laissons derrière nous. Nous avons aussi trouvé intéressant d’évoquer l’idée de la façon dont on transmet une tradition dans un monde qui change”» assurent les deux hommes d’une seule voix.
“Le Grand Migrateur” (ed. Rue de Sèvres) by Augustin Lebon and Louise Joor as well as “Hana et Taru” (ed. Dargaud) by Léo Schilling and Moteux, were also nominated.
Fête du Livre du Var, Place d’Armes à Toulon. De 10h à 19h ENTREE GRATUITE.
“Marine ink” prize for Arnaud de la Grange
C’est l’une des traditions de la Fête du Livre du Var, la remise par le préfet maritime du prix Encre Marine. Cette année, c’est Arnaud de la Grange pour « La Promesse du Large » qui repart avec le « bachi d’honneur ». Le préfet maritime, le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, a précisé que le jury avait été « touché par cette œuvre empreinte de poésie, avec cet orphelin qui se lance dans une quête initiatique. Nous avons tous été transportés ».
De quoi ravir l’auteur qui, dans sa jeunesse, était dans la marine. « Recevoir une récompense ici est un joli clin d’œil »il a savouré. “Cette histoire d’orphelin n’est pas la mienne, mais elle parle de résilience à travers la mer, je voulais remercier la mer et tout le bien qu’elle peut faire à l’âme.”
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