jeusait son pantalon sur les bancs réservés à la presse dans les prétoires et passait d’innombrables heures à glaner des informations auprès de la moindre gendarmerie. Il n’est donc pas étonnant que l’ancien journaliste Dominique Richard ait consacré un nouvel ouvrage aux grandes affaires pénales du Périgord (1).
L’ancien chroniqueur police/justice de « Sud Ouest » en avait déjà traité dans un précédent ouvrage, cosigné avec Anne-Marie Siméon, intitulé « Le Roman noir du Périgord ». « J’ai retravaillé chacun des cas en rassemblant une documentation complémentaire après le premier livre », glisse Dominique Richard. Une lettre, des témoignages ou des documents qui permettent d’en savoir plus sur les derniers instants de l’amiral Platon ou de sœur Philomène.
Résonance nationale
Dominique Richard revient aussi longuement sur l’affaire qui a marqué sa carrière, le meurtre de Laurent Bureau au gymnase Bertran-de-Born, à Périgueux, une nuit de mai 1986. « C’est une affaire que j’ai suivie tout au long. bien sûr, pendant onze ans. Il révèle les dysfonctionnements de la justice et il montre la ténacité d’un policier [Jean-François Abgrall] pour débusquer, malgré les obstacles de sa hiérarchie, un tueur en série. » Dans son ouvrage, l’ancien journaliste évoque aussi des drames plus récents : la défenestration de la petite Laly, 8 ans, par une camarade d’école, en 2015, ou le calvaire d’Edith Muhr, torturée puis découpée en 2009.
« Ce département a toujours connu des cas extraordinaires »
« De nombreuses affaires ont eu une résonance nationale et d’autres ont encore aujourd’hui une résonance », insiste Dominique Richard. C’est le cas, bien entendu, du double meurtre de Saussignac. En septembre 2004, l’agriculteur Claude Duviau a abattu deux inspecteurs du travail alors qu’ils exerçaient leurs fonctions. Ce crime a ébranlé le monde rural et fait encore l’objet de nombreuses discussions lors des manifestations agricoles…
Comment l’interpréter ?
Même caractère contemporain quand on évoque l’euthanasie active de Paulette Druais, en 2003 – et les procès qui ont suivi -, le projet de loi sur la fin de vie voulu par le président de la République ayant été reporté aux sine die. “Cet épisode m’a beaucoup marqué”, concède l’ancien journaliste. J’ai rencontré des soignants qui m’ont parlé des difficultés qu’ils rencontrent pour accompagner les personnes en fin de parcours. »
Dominique Richard poursuit : « J’aurais pu évoquer le massacre de Hautefaye [1870]mais il y a déjà eu beaucoup d’écrits sur le sujet. Ce département a toujours connu des cas extraordinaires. » Le spécialiste du fait divers n’y trouve aucune explication rationnelle. « Je suis corrézien et j’ai travaillé en Gironde ou dans le Lot-et-Garonne ; mais c’est en Dordogne que j’ai remarqué une violence latente. Comment l’interpréter ? Je ne suis pas anthropologue. »
(1) « Les grandes affaires pénales du Périgord, de 1940 à nos jours », La Geste, 18 euros.
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