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deux ans après, la librairie indépendante revient sur les rails

« Nous sommes toujours là. » Audrey Gaimon a passé un « casquette »Vendredi 8 novembre 2024. Celle de ses deux années à la tête de la librairie du centre-ville de Chinon (1), Le Murmure. Un anniversaire qu’elle a souhaité célébrer en présence de ses clients les plus fidèles.

Cet événement est loin d’être anecdotique, tant ce secteur est réputé difficile. Selon la dernière étude de Xerfi, les librairies sont en effet les commerces les moins rentables devant les fleuristes et les marchands de chaussures, même si elles connaissent, paradoxalement, peu de fermetures.

« Des clients me disaient qu’avoir une librairie était la condition pour s’installer à Chinon »

S’il y a eu un boom de la création de librairies après le Covid (plus de cinq cents ont vu le jour), le contexte économique vient jouer les trouble-fête. Depuis deux ans, les ventes de livres sont en baisse. Et le syndicat français de la librairie enregistre déjà une baisse de son chiffre d’affaires de 0,4% en 2024.

Audrey Gaimon en est consciente. « Nous naviguons vers l’inconnu. Nous sommes en flux serré. Il existe des coûts inévitables, tels que les frais. Avec la loi sur le prix unique du livre, on ne peut pas impacter les augmentations de coûts. Vous avez besoin de trésorerie et d’une clientèle suivie. »

Elle doit également faire face à des frais de livraison élevés (environ 800 € par mois pour le libraire chinois). Ce qui l’amène à réfléchir sur sa manière de vendre : faut-il avoir le choix ou réduire sa sélection ? Pour le moment, elle reste sur la première option. Elle a également enrichi son offre de beaux livres (art, cuisine…) et de livres jeunesse pour les fêtes de fin d’année.

La libraire a enrichi sa sélection de livres jeunesse pour les fêtes de fin d’année.
© Photo NR, Oriane Cuenoud

Acheter local, « un acte militant »

La formule semble plaire au peuple chinois. « Des clients qui viennent de s’installer m’ont dit qu’avoir une librairie était la condition pour s’installer à Chinon »sourit Audrey Gaimon. Preuve d’un réel ” besoin “malgré d’autres acteurs culturels locaux (bibliothèques, supermarchés, etc.). « Peu importe la fréquence, acheter en librairie s’apparente à un acte activiste »insiste l’entrepreneur.

Ces derniers peuvent également compter sur le soutien des établissements scolaires de Chinon et de ses environs pour passer des commandes ponctuelles ou régulières. « J’ai de plus en plus de demandes de la part des collèges et lycées. » Elle participe également au dispositif Jeunes en Librairie qui permet aux étudiants de bénéficier de bons d’achat à dépenser dans son entreprise.

“Rien n’est sûr”

En revanche, son activité café, destinée à diversifier ses sources de revenus, est à l’arrêt. Trop long et peu significatif. Pas de quoi mettre en péril son entreprise, selon elle. « Je fais des progrès par rapport à l’année dernière, souligne Audrey Gaimon. J’ai l’impression que je vais bien mais rien n’est sûr. Il faut fidéliser. »

Pour ce faire, elle envisage de continuer à proposer des événements. Elle sera vendredi 22 novembre, à 19h15, au Grand Chahut pour présenter ses coups de coeur et dévoilera, mardi 26 novembre, à 19h, dans sa boutique, les livres de la rentrée littéraire qui l’ont le plus émue. .

A Chinon, un marché du livre dynamique

A Chinon, outre les acteurs traditionnels du livre (bibliothèque, maison de presse, grandes surfaces…), il existe deux autres commerces indépendants du centre-ville spécialisés dans la vente de livres: la librairie d’occasion Au Bonheur du livre, depuis 2023, et la librairie ancienne Lacoste, ouverte depuis vingt ans.

A Chinon, d’autres librairies indépendantes font vivre le marché du livre. C’est le cas de Liber & Vous, à Bourgueil, depuis 2021, et de la librairie Helma, à Azay-le-Rideau, ouverte en 2023.

 
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