Il en existe 25 exemplaires en France et environ 150 dans le monde. Son prix aux enchères varie de 40 000 à plus de 1,5 million d’euros selon l’édition, son état et son historique.
A l’occasion du centenaire des anciens internes en médecine de Lyon, l’Association générale de l’internat de Lyon organise, jeudi 21 novembre, une soirée au Grand salon de l’Hôtel de Ville – Justin Godard, clin d’œil au fondateur de la Ligue internationale contre le cancer, ancien ministre de la Santé (1932) et maire de Lyon (1944-1945).
Pour l’occasion Alain Fisher, président de l’Académie des sciences et « Monsieur Covid-19 », chargé de conseiller le gouvernement sur sa stratégie vaccinale,
donnera une conférence sur « Les thérapies innovantes, enjeux économiques et éthiques », suivie d’un échange avec le public.
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A cette occasion sera présenté « Vésale », du nom de l’anatomiste et médecin éponyme considéré par de nombreux historiens des sciences comme le plus grand anatomiste de la Renaissance et même le plus grand de l’histoire de la médecine. Un exemplaire de 1555, restauré grâce aux Hospices Civils de Lyon, a été découvert sur une table dans un coin d’un entrepôt, dans un sac en papier de boulanger. “Avant, nous n’avions pas le droit de disséquer : Gallien, Hippocrate faisait l’anatomie à partir de squelettes d’oiseaux, de cochons, de cochons, de chevaux, mais c’est la première fois où le squelette est présenté en squelette animé. C’est un événement ce livre a été touché avec les mains de Michel-Ange, Raphaël, Léonard de Vinci. s’enthousiasme Patrick Carlioz, chirurgien pédiatrique et président de l’Association générale de l’internat de Lyon.
Le HCL « Vésale » restauré
Grâce à l’investissement de documentalistes passionnés, l’ouvrage historique d’anatomie a été restauré 467 ans après sa création.
Article paru dans « Tonic ! », le magazine interne des HCL en septembre 2022
Il est surnommé « Le Vésale », du nom de son auteur, André Vésale, médecin de Charles Quint et anatomiste reconnu de la Renaissance. Ouvrage fondateur sur l’anatomie humaine, il est considéré par certains comme l’un des
des plus beaux livres de la spécialité.
Il en existe 25 exemplaires en France et environ 150 dans le monde. Son prix aux enchères varie de 40 000 à plus de 1,5 million d’euros selon l’édition, son état et son historique.
L’exemplaire des Hospices Civils de Lyon est une seconde édition, imprimée à Bâle en 1555 par l’éditeur Johannes Oporinus. Plaques d’anatomie, gravées
sur bois à Venise, sont attribués à Calcar, élève de Titien. Elles montrent des peaux écorchées, des squelettes capturés pour la première fois dans des postures quotidiennes, ainsi que 24 petites initiales entourées d’angelots en
activité médicale complète. « Parmi ces planches, certaines étaient destinées à être découpées et collées sur les personnages écorchés pour former un modèle 3D »rapporte Frédéric Riondet, responsable de la documentation centrale des HCL.
Sa reliure d’époque, en chèvre blanche estampée à froid, avec des plats de bois biseautés (1), des fermoirs en laiton et un dos à cinq nerfs (2), témoigne d’une facture luxueuse particulièrement soignée. « A l’époque, l’acquéreur faisait relier le livre selon ses moyens. Vu la richesse de la couverture supérieure, ce dernier devait être une personne fortunée”informe Caroline Mami, bibliothécaire, stagiaire aux HCL dans le cadre d’un master 2 Cultures de l’écrit et de l’image à l’École nationale des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib).
De même, la richesse de l’ouvrage se retrouve également dans la typographie en caractères humanistes enrichis de lettres grecques et hébraïques, dont l’imprimeur possédait la majuscule (3).
L’exemplaire a été exposé, en 1926, aux côtés d’autres œuvres de la Renaissance issues des archives des HCL, par l’Association générale du pensionnat des Hospices Civils de Lyon (Agil) à qui l’on doit sa conservation.
À l’automne 2021, Caroline Giroudon, bibliothécaire, propose de la restauration
de cette pièce emblématique de la médecine du XVIe siècle. Et c’est en janvier 2022 que les célèbres planches gravées retrouvent peu à peu une seconde vie grâce au travail minutieux d’Aurélia Streri, restauratrice à Lyon.
Aujourd’hui, Frédéric Riondet souhaite rééditer l’exposition de 1926 en 2026. Ce projet nécessite d’organiser le rapatriement des œuvres historiques à la Documentation Centrale, leur restauration et leur conservation préventive dans des conditions appropriées. « La bonne gestion de cette collection
Le patrimoine mettra ces œuvres à la disposition exhaustive des scientifiques de toutes disciplines. Il est non seulement essentiel de faire progresser nos connaissances mais c’est aussi le moyen de remplir notre obligation morale de préserver et de valoriser les dons qui ont été faits.
au fil des siècles. »
(1) En imprimerie, planche de bois utilisée comme support. Utilisé ici
sur la couverture du livre (couvertures supérieure et inférieure).
(2) Espace entre les nervures du dos d’un livre.
(3) Casier en bois divisé en caisses contenant tous les
polices composées d’un mélange de plomb,
antimoine et étain. Selon Caroline Mami, cette composition
inventé par Gutenberg joue un grand rôle dans le succès de
impression (avec la composition de l’encre et de la presse).
La transcription intégrale de l’entretien avec Patrick Carlioz
Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle rencontre de 6 minutes chrono. Nous recevons aujourd’hui le Docteur Patrick Carlioz. Bonjour.
Bonjour.
Docteur Patrick Carlioz, vous êtes chirurgien pédiatrique, membre de l’Académie Nationale de Chirurgie. Si nous vous invitons aujourd’hui c’est en tant que président de l’association des anciens internes en médecine lyonnaise de Lyon. L’association organise, jeudi 21 novembre, une grande soirée pour son centenaire et vous recevrez, dans les salles de l’Hôtel de Ville, Alain Fischer, le président de l’Académie des Sciences et « M. Covid-19 » qui donnera une conférence très intéressante sur les thérapies innovantes. Petit teaser pour cette conférence : que sont les thérapies innovantes ?
Très bonne question Guillaume. Donc les thérapies innovantes c’est l’innovation et l’innovation, actuellement, c’est dominé, tout le monde l’a vu avec le Covid alors qu’on disait que c’était une recherche nouvelle mais qui remonte en réalité à 2005, voire avant 1986, par l’ARN messager. Et à partir de l’ARN messager, on peut faire des thérapies innovantes et surtout ciblées, c’est-à-dire qu’on cible les tumeurs, on prélève un petit morceau de tumeur, la tumeur produisant des protéines qui lui sont spécifiques- voire, on fabrique avec de l’ARN messager – qui va répliquer un message et qui va donner un message – ode des anticorps qui vont aller spécifiquement contre cette tumeur. Actuellement ça marche très très bien pour le sein, pour le pancréas, ça commence pour le poumon, ça marche exceptionnellement bien pour les mélanomes, les tumeurs cutanées.
Il y a deux ans, je crois que c’était en 2022, le gouvernement a lancé une stratégie d’accélération des biothérapies et de bioprotection des thérapies innovantes. Aujourd’hui, diriez-vous, comment la France se positionne sur ces thérapies innovantes ?
Pas mal, d’autant que tout ce qui est ARN et ARN messager est une histoire française qui a commencé en 1929. Le premier vaccin contre la grippe chez la souris c’est un Français, la découverte de l’ARN messager, c’est le professeur François Gros, c’est un français qui a découvert l’ARN…
Et nous sommes toujours dans la bataille… ?
Oh oui, nous allons bien ! Le chercheur français Emmanuel Charpentier qui a fabriqué le ciseau CRISPR qui permet actuellement de réaliser justement cette thérapie génique, c’est-à-dire de prélever des morceaux d’ARN très précis pour construire un anticorps bien précis, qui possède une maladie ou une contrainte particulière. Les antibiotiques actuellement, tout le monde connaît la résistance aux antibiotiques, à cause des antibiotiques on a des staphylocoques dorés qui inondent les hôpitaux qui inondent toutes les pathologies cutanées ou encore plus de septicémies, d’endocardites infectieuses, et grâce à l’ARN messager et à ces thérapies innovantes on a maintenant des antibiotiques qui vont tuer ces staphylocoques qui sont normalement résistants.
Comme vous l’avez dit, il existe d’importants problèmes de santé sociale et des problèmes économiques, car il s’agit de thérapies innovantes.
C’est parce que c’est nouveau et que ce n’est pas encore à grande échelle. Tout ce qui est nouveau et pas à grande échelle coûte cher. C’est de la recherche, même si en France on fait peu de recherche. la recherche est le problème de la recherche en France.
L’argent est toujours au cœur du problème.
Pour cibler rapidement, la recherche mondiale cumulée est de 450 milliards aux USA, 300 milliards en Chine et elle est de 30 milliards en Europe et 7 milliards en France.
Les questions économiques il y a aussi les questions éthiques qui seront aussi dans la conférence du Docteur Fischer les questions éthiques quelles sont les questions éthiques ?
Par exemple, un des derniers médicaments contre une maladie génétique très rare, il y a une centaine de cas en France, c’est 2,5 millions d’euros par injection pour une maladie, pour une pathologie qui touche environ entre 50 et 100 enfants. La question éthique est donc de savoir pourquoi lui ? Parce que c’est de la recherche.
Mais c’est vrai que le mot éthique et le mot thérapie génique font toujours peur.
Parce que nous parlons de gènes mais vous savez que pour vivre nous n’utilisons que 7% de notre patrimoine génétique.
Je reviens un peu sur cette conférence donc on l’a dit on l’a vu lors de cette conférence du docteur Fischer et puis il y a quelque chose d’impressionnant c’est que vous allez présenter un des plus beaux livres du monde.
C’est le Vésale, car il a été écrit par André Vésale en 1535. Nous avons, à Lyon, la deuxième édition de 1544 mais qui est très, très belle. Il en existe 300 exemplaires dans le monde et environ 25 à 50 en Europe.
A qui appartient-il ?
Aux HCL, avec la gestion de la bibliothèque de l’internat. Ce livre a été trouvé dans les greniers de l’Hôtel de LaVville par les internes qui le demandaient alors en 1828. C’est le premier livre d’anatomie. Avant, nous n’avions pas le droit de disséquer : Gallien, Hippocrate et d’autres faisaient de l’anatomie en utilisant des squelettes d’oiseaux, de porcs, de porcs et de chevaux, mais c’est la première fois que le squelette est présenté sous forme de squelette animé. Ce livre est un événement. Il a été touché par les mains de Michel-Ange, de Raphaël, on ne sait pas quoi. Léonard de Vinci aussi.
Je vous le rappelle : soirée de prestige et conférence du président de l’Académie des Sciences, jeudi 21 novembre dans les salles de l’Hôtel de Ville. A bientôt merci.
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