L’éditeur dénonce les campagnes orchestrées par certains médias en Algérie concernant Hourisun roman qui retrace les années sombres qui ont fait au moins 200 000 morts.
L’éditeur Antoine Gallimard a dénoncé lundi les attaques “diffamatoires” contre l’auteur franco-algérien Kamel Daoud, Goncourt 2024 pour son roman “Houris”, accusé par une victime de la guerre civile en Algérie d’avoir exploité son histoire et ses traumatismes.
« Et Houris s’inspire des événements tragiques survenus en Algérie pendant la guerre civile des années 1990, son intrigue, ses personnages et son héroïne sont purement fictifs.précise Antoine Gallimard dans un communiqué.
« Depuis la parution de son roman, Kamel Daoud fait l’objet de violentes campagnes de diffamation orchestrées par certains médias proches d’un régime dont on connaît la nature. »poursuit le directeur de la maison d’édition qui s’est vu interdire de présenter ses ouvrages au Salon international du livre d’Alger, qui s’est terminé samedi.
L’interdiction de participer à cette exposition a été notifiée aux Editions Gallimard début octobre, lorsque HourisLe roman de M. Daoud sur les violences de la « décennie noire » (entre 1992 et 2002), était déjà considéré comme l’un des grands favoris du Goncourt.
Il a remporté le prix, le plus important de la littérature française, le 4 novembre. Le livre n’a pu être publié en Algérie, où il tombe sous le coup d’une loi interdisant tout travail sur cette période sanglante qui a fait au moins 200 000 morts, selon les chiffres officiels.
« Après l’interdiction du livre et de notre maison d’édition au salon du livre d’Alger, c’est au tour de son épouse (psychiatre de profession, NDLR)), qui n’a en aucune façon fourni la Source de l’écriture de Houris, être affecté dans son intégrité professionnelle »continues Gallimard.
Selon les médias algériens, Saâda Arbane, rescapée d’un massacre durant la décennie noire, qui a été suivie médicalement par l’épouse de Kamel Daoud, affirme s’être reconnue dans le personnage principal de Houris.
“Houris”, qui dans la foi musulmane désigne les jeunes filles promises au paradis, est un roman noir se déroulant en partie à Oran sur le sort de l’Aube, une jeune femme muette depuis qu’un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999.
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