Parcours, inspiration, quotidien, critiques, revenus, adaptations au cinéma… L’auteur normand aux 12 millions de livres vendus a répondu jeudi aux questions des élèves de deuxième générale du lycée Ponot Charles-et-Adrien-Dupuy.
Depuis la rentrée, les élèves de deuxième année du lycée Ponot Charles-et-Adrien-Dupuy étudient l’œuvre de Michel Bussi en cours de français avec leur professeur, Marie Vinatier. Répartis en petits groupes, les lycéens ont tous travaillé sur un livre différent et créé un plateau de jeu de type Cluedo pour mettre en valeur les personnages et l’intrigue de chaque histoire.
Ouvrage qu’ils ont eu la chance de présenter à l’auteur normand jeudi lors d’une rencontre à la bibliothèque du Puy-en-Velay. Avec leurs paroles et leur panache d’adolescent, les jeunes lui ont aussi posé toute une série de questions. Et l’écrivain a répondu à toutes leurs questions sans exception…
Son parcours
Michel Bussi est normand. Il a toujours aimé inventer et écrire des aventures. « Quand j’étais petite, je m’évadais en lisant des livres et des bandes dessinées. Et j’ai aimé créer une suite aux histoires que je lisais. Ensuite, je les ai partagés avec des amis. » Animé par l’envie de raconter des histoires, il termine ses études et devient professeur d’université. Et le rêve d’écrire un livre dans sa vie le poursuit toujours. « Je voulais savoir si je pouvais intéresser les gens avec mes histoires. » Et c’est à 40 ans que Michel Bussi connaît le succès avec Nymphéas noirs. Depuis, il vit de sa plume.
Sa façon de travailler
Connu pour ses thrillers, le Normand crée d’abord des intrigues dans des territoires qu’il connaît. Mais par la suite, l’envie lui est venue « d’écrire sur l’ailleurs ». L’auteur voyage et ses histoires avec lui. Polynésie française, Réunion, Antilles… « J’adorais voyager dans mes lectures, j’avais envie de le proposer à mes lecteurs. » L’écrivain ne s’inspire pas du fait divers pour inventer ses romans policiers, il passe plusieurs mois à réfléchir à ses intrigues. « Quand je commence à écrire, je connais déjà la fin. Mais je peux changer le coupable à mi-chemin de l’histoire pour amener le lecteur jusqu’au bout. S’il le trouve au bout de 30 pages, vous n’aurez pas une longue carrière ! » Michel Bussi consacre environ 60 heures par semaine à son métier. Mais il ne s’arrête vraiment jamais. « Même lorsque vous faites une pause, vous continuez à penser à votre histoire. Votre cerveau est toujours éveillé. »
L’inspiration
Contrairement à de nombreux romanciers confirmés, l’auteur s’est fait connaître tardivement, à 40 ans. Il n’a donc aucun problème d’inspiration pour les prochaines aventures qu’il souhaite raconter. « De 15 à 40 ans, je n’ai cessé d’inventer des histoires. Je voulais écrire une saga pour adolescents, des romans policiers, de la science-fiction… Ma problématique se porte plutôt sur le choix de l’idée que je souhaite raconter lorsque je lance un nouveau projet de roman. »
Adaptations d’écran
Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées pour la télévision. Sur France 2 comme sur M6, Michel Bussi n’a pas toujours été séduit. « J’ai beaucoup aimé Maman se trompe sur le numéro 2, mais Avion sans elle, sur le numéro 6, un peu moins. Je ne peux pas dire grand chose sur chaque adaptation, je dois laisser faire. Mais je n’ai pas toujours reconnu l’œuvre originale. »
Quand il le peut, l’écrivain essaie de monter sur le plateau. Mais ce n’est pas forcément ce qu’il préfère. « Tout le monde est occupé, c’est une véritable fourmilière. On regarde, on observe, mais on ne comprend pas toujours ce qui se passe ! Et je trouve ça incroyablement long ! »
Gérer les critiques
Comme toute personnalité publique, Michel Bussi fait face à des critiques. Positif et négatif. Et ce n’est pas toujours facile à gérer. « C’est peut-être une banalité, mais on ne peut pas plaire à tout le monde. Même si vous écrivez le plus grand chef-d’œuvre du monde, il y aura toujours des critiques. Donc, ce n’est pas grave. Si je vois une critique positive sur cinq, je suis content d’avoir écrit pour cette personne qui a aimé mon histoire. »
Revenu
Avec environ 12 millions d’exemplaires vendus, Michel Bussi fait partie du cercle très fermé des auteurs français les plus lus. « Quelques centaines de personnes y vivent et les autres sont obligés de travailler à côté. Être écrivain n’est pas la voie royale pour devenir riche ! »
Lorsque vous achetez un livre, tout ne va pas directement à l’auteur. Coût du papier, du transport, part de l’éditeur et du libraire… L’auteur perçoit des redevances sur le chiffre d’affaires des ventes. Cela varie de 8 à 15 % selon le natif de Louviers (Eure). « Sur un livre vendu 20 €, vous recevez 2 € en moyenne. Ce n’est pas grand-chose. Mais si vous vendez 10 000, 100 000 ou 1 million de livres, faites le calcul», conclut l’écrivain, totalement transparent avec les lycéens de Ponot, ravis d’avoir pu échanger avec Michel Bussi.
Nathan Marliac
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