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Un livre retrace la vie de Québécois devenus héros à coups de poing

Ils s’appellent Jean Pascal, Éric Lucas, Lucian Bute, Adonis Stevenson… Ces Québécois ont tous remporté des combats majeurs en boxe, leur assurant une renommée mondiale. Mais avant eux, le Québec a produit de nombreux boxeurs que Jules Falardeau sort de l’oubli dans un livre qui paraît cette semaine aux Éditions du Journal.

«Ma plus grande surprise a été de constater l’immense popularité d’athlètes comme Jack Delaney ou Lou Brouillard qui se sont exilés aux Etats-Unis pour conquérir la gloire», explique le cinéaste lui-même passionné de boxe.

En plus de ces champions du 20e siècle, d’autres, comme George Henry « Kid » Lavigne, sont nés aux États-Unis, mais de parents québécois partis travailler, comme tant d’autres, dans les usines de la Nouvelle-Angleterre. Falardeau les considère comme des membres de la famille.

Georges Henry Lavigne était un redoutable boxeur qui a travaillé dans une scierie avant de se consacrer à son sport.

Photo Éditions du Journal

L’auteur connaissait l’histoire de certains Québécois qui s’étaient illustrés sur le ring après en avoir entendu parler autour de la table familiale. Son père, le cinéaste Pierre Falardeau, vouait un culte au noble art. Il en a fait un film, Le Steakbasé sur la vie de Gaétan Hart. Sa mère, Manon Leriche, y a également participé. Jules consacre à son tour un long métrage au boxeur Reggie Chartrand, le « Patriote québécois ».

Muscles du bûcheron

Durant les deux années qu’il a fallu pour écrire ce livre de 300 pages richement illustré, Jules Falardeau a pris la véritable mesure des héros des poings du Nord.

Le livre « Du sang, de la sueur et des larmes », de Jules Falardeau, retrace 200 ans de boxe au Québec.

Photo provided by LES ÉDITIONS DU JOURNAL

“Il semble qu’il y ait quelque chose dans notre génétique qui nous prédispose à la boxe”, dit-il dans une interview avec Journal en faisant référence aux nombreux pugilistes qui ont marqué l’histoire du Québec. Peut-être des vestiges du passé des rangers, des bûcherons et des agriculteurs qui ont marqué l’évolution démographique du peuple québécois.

Cité dans l’ouvrage, l’historien Hugues Théorêt va dans le même sens en soulignant que les Canadiens français ont produit beaucoup d’hommes forts pour une si petite population. « On retrouve souvent cela chez les peuples opprimés [qui] n’occupent pas de postes de pouvoir. […] Il y avait un domaine dans lequel on pouvait battre les Anglais : la force des bras et la force des poings.

Livre témoignage


Portrait de l’écrivain Jules Falardeau pour son livre sur la boxe, « Sang, sueur et larmes : 200 ans de boxe au Québec », à Montréal, le vendredi 8 novembre 2024. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

Le travail Du sang, de la sueur et des larmes ne cache pas son parti pris en faveur de ce sport que d’autres voudraient abolir en raison des blessures graves causées par les commotions cérébrales. Dès le début, Jules Falardeau a pris position : « C’est un sport où on risque sa vie à chaque combat », écrit-il. Le sport ultime pour les plus défavorisés. La seule possibilité de promotion sociale pour ceux qui n’ont rien.»


Surnommé Superman, Adonis Stevenson (à droite) est né en Haïti, mais a grandi à Montréal. Il a été champion des mi-lourds de 2013 à 2018. Il a affronté Tony Bellew le 20 novembre 2013.

Photo Éditions du Journal

Preuve que le sport se renouvelle, c’est Kim Clavel qui signe la préface de l’ouvrage. “J’ai eu des frissons à quelques reprises, qu’il s’agisse de l’angoisse de la pesée, du sentiment d’amertume d’un boxeur après une défaite, de l’ambiance d’une salle de boxe ou des conséquences découlant des risques du métier”, écrit-il. l’ancienne championne des poids mouches légers, qui tente de reconquérir son titre.

Jack «Bright Eyes» Delaney, premier champion québécois

Il assomme ses adversaires. en quelques tours au Madison Square Garden

Né en 1900 à Saint-François-du-Lac, Jack Delaney fut le premier champion du monde de boxe québécois, nous raconte Jules Falardeau.

De son vrai nom Ovila Chapdelaine, Jack Delaney a suivi sa famille à Bridgeport, où il a grandi. Il a commencé la boxe à 19 ans et a remporté 11 victoires consécutives. Blessé à une main, il a mis fin à sa séquence de victoires sur un match nul, mais il a gagné l’admiration de la foule car il s’est battu d’une seule main pendant huit rounds.


Photo Éditions du Journal

Populaire auprès des jeunes femmes, « Bright Eyes » Delaney, également surnommé « The Bridgeport Adonis », a connu la gloire à l’Ebbets Field de Brooklyn, en remportant le titre mondial des mi-lourds face à Paul Berlenbach devant 41 000 personnes. en 1926. Le pugiliste québécois raccrochera définitivement ses gants en 1932, avec un bilan de 72 victoires en 85 combats.

 
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