«Je veux que les gens comprennent que les prénoms décoloniaux sont puissants et importants pour nous afin de préserver notre identité et notre présence sur le territoire», affirme Joannie Gill, à l’approche de sa première participation au Salon du livre des Premières Nations. Elle présentera son travail Mikuniss, ma petite sœur.
Nommé parmi les « favoris » du directeur général du Salon du livre des Premières Nations, Louis-Karl Picard-Sioui, lors d’une entrevue avec Le SoleilLa proposition de Joannie Gill vulgarise avec agilité la réalité des prénoms décoloniaux.
L’auteure Pekuakamiulnuatsh s’inspire à la fois de l’intégration des perspectives autochtones dans l’éducation de la Colombie-Britannique et de « l’histoire vraie » de sa plus jeune fille pour offrir un récit sur l’étendue de la portée d’un prénom autochtone.
« Avec des prénoms décoloniaux, on peut se réapproprier notre langue, on peut s’afficher comme membre d’une Première Nation en ayant cette fierté d’identité dans un prénom qui nous est symbolique.
— Joannie Gill, auteur du livre pour enfants Mikuniss, ma petite soeur
Le travail de jeunesse pose la première pierre d’une série de trois livres sur le sujet. Les albums porteront tous un prénom différent associé à une Première Nation distincte. «C’est dans le but de faire revivre la symbolique et de montrer l’omniprésence de la culture dans un prénom simple», explique Joannie Gill.
« Tout naturellement »
La littérature jeunesse joue un rôle important dans la vie quotidienne de Joannie Gill et de sa famille. « J’ai intégré la littérature jeunesse à mon éducation de parent », note l’auteure qui est également infirmière en sécurité culturelle.
Il était donc naturel pour la mère de deux enfants de s’investir dans le monde de la littérature jeunesse pour son premier ouvrage. «Je voulais donner aux familles la possibilité de lire des auteurs autochtones et les sensibiliser dans leur propre routine», explique-t-elle.
Ensuite, l’idée de faire découvrir aux jeunes lecteurs les tenants et les aboutissants de la décolonisation à travers des prénoms décoloniaux « s’est présentée tout naturellement ». « La décolonisation, je suis plongée dedans. C’est facile pour moi d’en parler et de le vulgariser, dit-elle. C’est le terme qui définit tout ce que je fais dans la vie.
Le Salon du livre, une affaire de famille
« Ce sera ma première expérience dans un salon du livre et j’ai vraiment hâte d’y être », déclare Joannie Gill avec enthousiasme. Non seulement elle profite de l’événement pour promouvoir son travail, mais le Salon du livre des Premières Nations se présente comme une occasion de réunir la famille Gill. « C’est une façon de se voir à travers l’art littéraire », note-t-elle.
Ses deux filles, sa sœur, l’auteure Marie-Andrée Gill, ainsi que leur mère seront toutes au Québec pour l’occasion.
« J’amène ma famille avec moi. Peut-être que mes filles liront même le livre avec moi pendant les ateliers. Chaque fois qu’ils m’aident à lire, je leur achète un livre de leur choix », promet l’artiste en riant.
Le Salon du livre des Premières Nations se tiendra du 14 au 17 novembre. Joannie Gill participera notamment à une entrevue sur la littérature jeunesse le vendredi 15 novembre, puis présentera un atelier sur l’importance des prénoms autochtones le 16 novembre.
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