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Editorial Fougères
Publié le
10 novembre 2024 à 17h04
; mis à jour le 10 novembre 2024 à 17h08
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Sans s’en rendre compte, les 7 et 8 décembre 1985, Fougères va signer un très long bail avec la littérature jeunesse. Les 16 et 17 novembre, la ville connaîtra la quarantième édition de son spectacle, désormais organisée par Fougères agglo. L’auteur fougerais Marc Baron sera là, sans doute avec une grosse pensée pour la première édition…qu’il a organisée. Rembobiner.
En 1985, Fougères fait sombre. Les plans sociaux se succèdent dans les entreprises locales.
Mais la municipalité de gauche de Jacques Faucheuxqui a pris le commandement en 1983, a cherché à maintenir le moral de la population.
Côté culture, l’Office d’action culturelle de Fougères (OFAC) a proposé des choses, sous l’impulsion de Michel Philippefigure tutélaire de livre vivant.
« C’est Michel Philippe qui, le premier, m’a proposé d’animer des ateliers d’écriture. Ça se passait à l’étage du théâtre», se souvient Marc Baron.
L’écrivain vivait à Fougères depuis plusieurs années. Il travaillait à temps partiel comme documentaliste au collège Jeanne-d’Arc et venait de publier un livre.
Premier « animateur de livres » en France
« Début 1985 je crois, l’adjoint à la culture Jean-Jacques Kérourédan, lui-même poète, et l’adjoint aux finances Louis Feuvrier m’ont proposé de faire quelque chose autour de la littérature. C’est là qu’on a parlé d’un salon pour les jeunes», poursuit Marc Baron, nommé animateur du livre.
Je crois que j’ai été le premier à occuper ce poste en France, à temps partiel au début et en partie financé par le ministère de la Culture. Même chose pour Jean Hérisset, animateur du patrimoine.
Logé dans un petit bureau Depuis la bibliothèque municipale (« tous là-haut »), Marc Baron se lance alors dans la préparation d’un salon du livre.
J’étais novice, mais en même temps cela m’excitait, d’autant plus que je n’étais pas habitué à l’administration ou à la gestion ! À l’époque, on disait : wow, un poète ne saura rien organiser. Mais vite je me suis dit : je ne dois pas échouer ! » (rires).
« Je n’avais ni technicien ni secrétariat, je me débrouillais avec les services de la ville et de l’Ofac. Je me souviens aussi de mon premier coup de téléphone : j’ai appelé l’auteur Évelyne Brisou-Pellen. Pour l’inviter, mais aussi pour qu’elle me suggère des noms d’autres auteurs ! « .
En 1985, Fougères fut l’une des toutes premières villes à créer un salon de la jeunesse. La même année que Montreuilqui plus est, le plus grand salon français.
Nous étions des pionniers. Des amis m’ont proposé de venir m’aider à dresser les tables chez les Urbanistes. Mais le premier samedi, je n’ai pas brillé. Une dizaine d’auteurs étaient présents, ainsi que des éditeurs et deux libraires de Fougères, Mary et Durand-Noël. Et là, gros succès : plus de quatre mille personnes en deux jours ! Preuve qu’il y avait une demande.
Attentes dépassées
« Un succès presque inattendu, dépassant les espérances des organisateurs » saluait la journaliste Brigitte Beaumert dans La Chronique, au lendemain de ce week-end inaugural.
Début d’une belle histoire. Le salon expérimenté renommée croissante et un grand engouement des auteurs, qui appréciaient son côté familial.
Il a été entretenu par les Urbanistes jusqu’en 1989, avant déménager au centre culturel Juliette Drouet en 1990. « Une proposition de son directeur Claude Berceliot, qui m’a toujours soutenu par la suite », apprécie Marc Baron. Passé dans le giron de la communauté de Fougères, le Salon du livre jeunesse, le plus important de Bretagne, s’est ensuite installé à l’Aumailrie en 2011.
Une dernière édition en tant qu’organisateur pour Marc Baron, alors retraité.
Marc Baron est cependant resté fidèle à « son » salon. “
Je suis contente d’être invitée chaque année, c’est sympa de la part des organisateurs. Je suis aussi très heureuse que cela perdure, à partir de rencontres avec des auteurs dans les écoles et dans les médiathèques, une idée lancée dès la première année du salon auprès d’une vingtaine de classes à l’époque. J’ai fait quelque chose qui me tient à cœur et qui dure, je pense que nous pouvons tous en être fiers.
Hervé PITTONI
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