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la passion discrète d’Issam Krimi

La genèse d’une passion

Quand on demande à Issam Krimi d’où vient cette passion pour les il répond « De la ligne 13 du métro, du RER B de D et du bus 150, je suis né à Aubervilliers, j’ai grandi à Stains et j’ai fait mes études à Paris, et les trajets qui auraient dû durer vingt minutes prenaient une heure, alors je lisais pour m’occuper. Le père d’Issam était un grand lecteur, le meilleur ami de son père aussi, ils lui ont tous deux transmis sa culture littéraire « J’ai perdu mon père très tôt et son ami a continué à m’offrir des livres ». Dans la bibliothèque du père d’Issam, il y avait beaucoup de classiques et de philosophie, dont « Le savoir gay » de Nietzsche « pour moi, Nietzsche est le philosophe qui détruit les autres philosophes, il a un côté presque hip-hop ». Issam Krimi s’est ensuite penché sur « l’Éthique » de Spinoza « chez lui il y a cette chose d’être bien avec soi, avec le monde, la liberté, la joie, il explique aussi combien la démocratie est fragile, c’est « Pour moi Nietzsche et Spinoza c’est un peu comme Kendrick Lamar et Kanye West, ils sont très différents mais on peut aimer les deux. »

Livre préféré

Le livre préféré d’Issam Krimi est « Ulysse » de James Joyce, un livre de plus de mille pages. « Les pavés je les lis l’été, l’histoire ne se déroule que sur une journée, c’est un mec qui tombe amoureux d’une fille, ce livre est fou, hier j’ai vu « Love ouf » au cinéma et ça m’a fait réfléchir de ce livre, je suis un grand fan au cinéma et en littérature de ce principe ‘je suis amoureux d’une fille et c’est tout, ça fait toi, ton rapport à la vie, à l’autre, comment tu te construis, qu’est-ce que tu fais ?’ tes liens avec tes parents etc…'”

Les liens entre littérature et hip-hop

Issam Krimi est un très fan du poète Tristan Tzara, écrivain roumain qui a appris le français et fondé l’institut de langue occitane « comme j’habite à Montpellier je suis très imprégné de culture occitane et je trouve qu’il y en a dans la littérature et le hip-hop. quelque chose du sud, on a eu Nougaro, Brassens et aujourd’hui Big Flo et Oli, leur héritage n’est pas anodin, il y a ce rapport au langage. Tzara dit “ne ferme pas les yeux ni ceux des autres”, ça me fait penser à la “vie bruxelloise” de Damso. Pour Issam, les livres sont muets mais ont une musicalité. Il compare également le poète Henri Michaux à Kanye West « dans l’écriture, dans la manière de découper… »

Livres étrangers

Issam Krimi s’est attaqué à la littérature étrangère pour découvrir des pays à travers les livres « Je suis devenu pro-russe et non pro-Poutine, rassurez-vous, les écrivains russes sont brillants, subversifs… J’ai aussi dit ‘je ne suis pas noir’ il faut que je découvre les auteurs africains , j’ai adoré ‘Amkoullel, l’enfant Peul’ d’Amadou Hampâté Bâ et récemment j’ai fait une lecture musicale à Avignon avec Omar Sy sur l’oeuvre de David Diop ‘Frère d’âme’ c’est la première fois que je lis un livre et que je me dis c’est vraiment l’histoire de la littérature française, c’est somptueux ». Les grands-parents d’Issam étaient algériens, kabyles, ils sont arrivés en sans savoir lire, ils sont agriculteurs de montagne, ils vivaient dans les HLM d’Aubervilliers « c’est vraiment classico, quoi…Ma famille m’a demandé de travailler dur à l’école, de lire livres et j’ai insisté pour que j’entre au conservatoire, un programme simple et basique, finalement.

Issam Krimi prépare actuellement la 9ème édition du Hip-Hop Symphonique avec le rappeur Josman. Édition exceptionnelle avec un seul artiste qui se déroulera comme une histoire, elle aura lieu le jeudi 14 novembre à la Maison de la radio et de la musique.

 
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