“Les librairies ordinaires vendent des livres considérés comme populaires sur la base des statistiques de ventes et excluent les livres qui se vendent mal”, a expliqué à l’AFP M. Imamura, qui écrit également des romans sur les samouraïs japonais. féodal.
« Nous ignorons ces principes. Ou le capitalisme en d’autres termes », ajoute-t-il. “Je veux reconstruire les librairies.”
Son magasin, d’à peine 53 mètres carrés, compte 364 rayons, où sont vendus des livres – neufs ou d’occasion – sur des sujets aussi variés que la stratégie commerciale, les mangas ou les arts martiaux.
Plusieurs centaines de clients y louent des étagères, pour lesquelles ils paient entre 4.850 et 9.350 yens (29 à 56 euros) par mois. Ces clients peuvent être des particuliers, une société informatique, une entreprise de construction ou de petites maisons d’édition.
« Chacune de ces étagères est comme une version réelle d’un compte de réseau social, où l’on s’exprime comme sur Instagram ou Facebook », note Kashiwa Sato, le directeur créatif du magasin.
Pourquoi nous, libraires, faisons-nous une trêve avec les nouveautés ?
Cafés et gymnases
Aujourd’hui, Honmaru, sa boutique dont le nom fait référence au cœur d’un château japonais, n’existe qu’à Tokyo, mais M. Imamura espère ouvrir dans d’autres régions, également touchées par les fermetures de librairies.
Un quart des municipalités japonaises n’ont plus de librairies, et plus de 600 d’entre elles ont fermé leurs portes au cours des 18 mois précédant le mois de mars, selon la Japan Cultural Publishing Industry Foundation.
En 2022, M. Imamura a visité des dizaines de librairies qui ont réussi à survivre à la rude concurrence des géants du commerce électronique comme Amazon, certaines en ajoutant des cafés ou même des salles de sport à leurs opérations.
Conseils de lecture
Rokurou Yui, un autre libraire d’un genre nouveau de 42 ans, souligne que ses magasins dans le même quartier de Tokyo sont remplis de « l’amour énorme » des locataires des rayons pour les livres exposés.
“C’est comme si nous entendions une voix nous donner des conseils de lecture”, raconte-t-il à l’AFP.
Les libraires traditionnels placent sur leurs étagères les livres qu’ils doivent vendre pour rester en activité, quels que soient leurs goûts personnels. “Mais ici, nous ne devons pas vendre de livres, juste des livres que quelqu’un recommande avec beaucoup de passion et d’amour.”
M. Yui et son père, Shigeru Kashima, 74 ans, professeur de littérature française, ont ouvert leur première librairie de ce type, « Passage », en 2022. Puis deux autres, et une quatrième qui a ouvert ses portes dans une école de langue française. à Tokyo en octobre.
Passage dispose de 362 étagères louées par des vendeurs qui contribuent à attirer les clients grâce à leur propre marketing, souvent en ligne.
Le week-end, le magasin « ressemble parfois à une discothèque bondée de jeunes clients de 10, 20 ou 30 ans », avec en fond sonore une musique branchée, s’amuse Rokurou Yui.
Les clients et les libraires viennent à la librairie non seulement pour vendre et acheter des livres, mais aussi pour « discuter de livres ».
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