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Lecteur amateur, puis influenceur littéraire, enfin auteur

(AFP) – Ils ont commencé comme amateurs de livres, sont devenus des influenceurs littéraires et certains ont publié leurs propres livres.

« 100 livres qui changent la vie » ont été publiés jeudi aux éditions Jouvence. Nom de l’auteur en couverture : « Maïté Defives du blog MademoiselleLit ».

Elle n’est pas la première. Et le plus beau parcours est celui d’Agathe Ruga, dentiste de formation, d’abord connue comme blogueuse littéraire sous le pseudonyme d’Agathe Le Livre, devenue romancière, chez Stock puis Flammarion.

« Grâce à une de mes chroniques sur Instagram, une rédactrice que j’avais déjà rencontrée m’a contactée », confiait-elle au magazine Cosmopolitan en 2019. « Elle a beaucoup aimé ma chronique et elle m’a dit : si un jour tu écris, ou si tu as un projet d’écriture en cours, n’hésitez pas à venir vers moi ».

Audrey Tribot, aka Le Souffle des mots, was one of around 250 authors signing at the Montaigu 2024 Printemps du livre festival, in Vendée.

Ce YouTubeur aux 118 000 abonnés a ensuite publié « Mon carnet de lecture », aux éditions Marabout. Autrement dit, un livre pour permettre à chacun d’enregistrer ses coups de coeur, ses réflexions, ses « défis lecture », etc.

« J’ai eu beaucoup de curieux qui n’y connaissaient rien et qui ont trouvé le concept sympa », a-t-elle déclaré à la radio RCF, partenaire de l’événement.

– « Taux de conversion » –

La cible première, ce sont les abonnés – les abonnés, essentiellement.

“Nous parlons de taux de conversion”, a déclaré à l’AFP un expert du secteur, s’exprimant sous couvert d’anonymat. “Si une influenceuse a 100 000 abonnés et que 5 % d’entre eux achètent son livre dès sa sortie, cela fait déjà 5 000 exemplaires vendus.”

Les « 100 livres qui changent des vies » sont lancés à 5 000 exemplaires.

Le livre de l’influenceur est facile à promouvoir : il suffit à l’auteur d’en parler à ses abonnés et de créer du suspense avant sa sortie. Le modèle en la matière est Léna Situations (aujourd’hui 4,7 millions d’abonnés sur Instagram), et son “Toujours plus” (aux éditions Robert Laffont) publié en septembre 2020.

Près de 300 000 exemplaires ont été vendus au cours des trois premiers mois. Cela représente un « taux de conversion » d’environ 10 %, pour l’un des best-sellers de l’année.

MademoiselleLit surfe sur une vague plus modeste : celle du roman contemporain, qu’elle met en avant sur Instagram.

« On voit souvent des sélections de classiques à avoir lu dans sa vie. Je défends aujourd’hui la littérature française et étrangère”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Avec un net penchant pour les histoires réalistes et les enjeux sociaux. « Je suis quelqu’un d’engagé, écologiste, féministe, explique-t-elle.

– « Collaboration commerciale » –

In its selection, “King Kong theory” by Virginie Despentes or “Ce que je sais de toi”, by Canadian of Egyptian origin Éric Chacour, rub shoulders with “L’Amie prodigieuse” by Elena Ferrante.

Audrey Tribot, 26 ans, et elle, 38 ans, viennent d’horizons différents. La première, dès l’adolescence, savait qu’elle souhaitait travailler autour des livres. Le second a eu une carrière dans la banque et l’assurance.

Maïté Defives vivait à Madrid il y a huit ans et n’avait pas beaucoup de personnes avec qui parler quotidiennement de livres en français. « J’ai découvert (le hashtag) Bookstagram. Et j’ai été immédiatement conquise », se souvient-elle.

Ses comptes sur les réseaux sociaux et son blog sont devenus son travail à temps plein. Elle reçoit des propositions des éditeurs pour des contenus issus, comme la loi l’exige de le mentionner, d’une « collaboration commerciale rémunérée ».

« Je ne suis pas un critique littéraire. Je suis chroniqueuse et je parle avec mon cœur », dit-elle.

Et cette activité est de plus en plus reconnue. Mardi, à l’occasion de l’annonce des quatre finalistes du prix Goncourt, une jurée, Camille Laurens, a salué le travail des influenceurs.

« Les réseaux sociaux parlent beaucoup de livres. Il y a beaucoup de sites, beaucoup de plateformes, de clubs de lecture en ligne », se réjouit-elle. Ignorant probablement que son roman de 2017, « La petite danseuse de quatorze ans », faisait partie des 100 favoris de MademoiselleLit.

 
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