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Un premier livre jeunesse pour Marjolaine Beauchamp

Elle a toujours été la « compagne Marjo » des jeunes et elle cherchait une porte d’entrée vers eux, raconte la slammeuse, poète et dramaturge de Gatineau. C’est sa rédactrice aux Hurlantes, Pénélope Jolicoeur, qui “l’a prise par la main et l’a amenée” dans cet univers.

« Cela a toujours été ma carrière », explique l’artiste. Une personne clé qui arrive au bon moment et m’emmène dans un média que je n’ai pas encore espéré, visité ou essayé.

Ce livre illustré par Virginie Egger permet d’entrer dans la tête d’Olivier, atteint de paralysie cérébrale. Marjolaine Beauchamp donne accès aux pensées du petit garçon qui raconte d’abord ce qu’il entend le matin au réveil, la sensation de froid sur la peau, le regard de l’autre sur lui et l’odeur de la pâte à modeler. avec des fruits. Son petit frère et sa petite sœur chantent, font des bisous et poussent le fauteuil roulant d’Olivier dans la maison.

« Je voulais ajouter les sens car parfois nous pouvons peut-être être intimidés, en tant que personne n’ayant pas côtoyé une personne handicapée, par l’apparence physique ou l’infrastructure du fauteuil roulant. Ces éléments m’ont donné envie de dire combien il est facile de plaire et de faire du bien à quelqu’un.

Le nouveau livre de Marjolaine Beauchamp illustré par Virginie Egger permet d’entrer dans la tête d’Olivier, atteint de paralysie cérébrale. (Etienne Ranger/Le Droit)

Illustrations de Virginie Egger

Le travail de Virignie Egger a reçu de nombreuses distinctions, dont le Prix du Gouverneur général. Avec sa technique de collage de photos découpées et fusionnées avec de la peinture et de l’encre et le caractère plus pop des éditions Boomerang, Marjolaine Beauchamp voulait parier que cette association était possible.

«Virginie Egger n’a plus de preuves à apporter», affirme-t-elle. Elle travaille à l’international, elle est extraordinaire. Cette forme de collage m’a toujours fasciné et je me suis dit que si je travaillais un jour avec des enfants, ce serait ce type d’illustration.

C’est aussi une collaboration qui permet de cocher un vœu sur la liste de Marjolaine Beauchamp. A l’image du travail entre Michael Marchenko et Robert Munsch, la poète a plusieurs idées de projets pour enfants qu’elle aimerait réaliser avec Virginie Egger.

« Ils ont développé une couleur, une signature. Je ne sais pas où elle en est avec ses projets, mais si ça marche, j’aimerais bien. J’aimerais aussi collaborer avec des gens qui sont plus dans l’ombre. C’est ce que c’est amusant le pouvoir de briller parmi ses pairs.

Inspiration

Pour créer cette histoire, Marjolaine Beauchamp a fait des recherches et s’est souvenue de la petite sœur de sa mère qui utilisait un fauteuil roulant et des béquilles. Mais l’auteure a toujours été animée par l’ouverture aux autres, le questionnement, l’atypique et la vulnérabilité, dit-elle, soulignant sa grande capacité d’écoute.

« La paralysie cérébrale, j’en sais autant que tous ceux qui y ont un cœur ouvert. »

Mais il y a aussi sa meilleure amie, Karo, dont le petit frère s’appelle Olivier. Une famille qui a vécu son lot d’épreuves, poursuit Marjolaine Beauchamp.

« Cela a toujours été vécu dans l’ombre et j’ai voulu profiter du fait que je suis dans leur vie, pour emprunter le nom d’Olivier, pour mettre un peu de lui dans ce livre. Ce n’est pas leur histoire, mais il y a plein d’éléments.

Comme l’odeur de la pâte à modeler raisin, Mamie Roxane la banane, l’arbre, le loup, le givre dans la fenêtre et les ressemblances avec Olivier.

Je fais ça tout le temps dans mes œuvres. En fait, c’est dangereux d’être ami avec moi parce que je prends des petits morceaux à tout le monde. Cela me connecte à la réalité pour prendre des éléments de la vraie vie.

— Marjolaine Beauchamp

Elle a aussi vécu quelque temps la vie à l’hôpital avec son enfant né handicapé, mais qui s’est «réparé tout seul». L’artiste s’est souvenu de toute la charge mentale, des parkings et de toutes les subtilités qu’on ne retrouve pas dans ce livre, mais qui existent encore dans son cœur.

« Des parents qui se réveillent la nuit, cette vie anonyme que vous vivez. J’y ai aussi trouvé un bel hommage aux mères et pères qui travaillent la nuit dans l’ombre, dans l’amour et dans la lumière.

Avec Un matin dans mon mondeMarjolaine Beauchamp allume l’étincelle d’amour dans le cœur des enfants, mais aussi des adultes. L’artiste nous permet de sourire devant Olivier qui mène une vie joyeuse malgré les épreuves de la vie. Elle réussit à transcender l’histoire difficile d’un enfant polyhandicapé en intégrant une poésie douce et lumineuse.

Un matin dans mon monde est disponible dans les librairies du monde entier.

 
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