Une grande dictée est organisée ce jeudi soir au Mans dans le cadre de Fait Lire ! Le salon du livre de la capitale sarthoise. L’occasion de tester vos connaissances de la langue française, tout en vous amusant.
Il est aussi redouté par certains étudiants que populaire auprès des adultes. La dictée peut être synonyme de traumatisme pour certains. C’est aussi une jubilation pour les autres. Le plaisir de jongler avec les mots et de jouer avec les phrases en français. Les grandes dictées, comme celle organisée au Mans ce jeudi à 18h30, sont toujours très appréciées. Elle sera animée par Julien Soulié, ancien professeur de français, membre du projet Voltaire, et auteur notamment de Trucs et astuces pour écrire sans fautes
France Bleu Maine : Comment expliquer que ces belles dictées connaissent un immense succès ?
Il y a plusieurs facteurs mais le premier est un attachement à la langue française qui est assez viscéral. Nous le voyons lorsqu’il s’agit de réforme orthographique. Habituellement, cela provoque un tollé. Même si les gens font des erreurs, ils aiment leur langue française, ils l’aiment avec ses petites imperfections, avec ses bizarreries, avec ses anomalies. Il y a cet amour de la langue française qui fait partie intégrante de notre patrimoine.
Parce que ce n’est pas la langue la plus facile à apprendre ?
Il y a des raisons historiques, notamment du fait que les académiciens ont voulu former une orthographe assez compliquée avec beaucoup de lettres qui ne peuvent pas être prononcées, beaucoup de lettres qui se prononcent comme elles ne devraient pas être prononcées. Et puis il y a aussi un peu de nostalgie. Je le vois dans les concours d’orthographe, les gens viennent avec leur petite trousse, leur petit stylo, ils sont très studieux, très sérieux. Il y a même parfois un peu d’appréhension ou de stress. Mais tout se passe très bien et c’est vrai que les gens aiment toujours faire des dictées. Et c’est vrai qu’à l’heure où l’on utilise beaucoup l’ordinateur, ce n’est pas mal, de temps en temps, de reprendre le stylo et de se remettre à écrire à la main.
À l’ère des textos, de l’intelligence artificielle et des correcteurs orthographiques, à quoi sert de bien écrire ?
Les correcteurs orthographiques sont un peu comme la calculatrice pour les mathématiques, pour les calculs mentaux. C’est vrai que c’est très pratique, c’est facile, c’est pratique mais d’un point de vue cognitif, d’un point de vue cérébral, on perd certaines capacités et puis on perd tout simplement le plaisir de jouer avec les mots, peut-être de faire des erreurs. La dictée permet encore de redécouvrir ou découvrir certains mots un peu plus rares, de revoir une ou deux règles de grammaire que l’on a oubliées. Cela permet de réactiver un peu les neurones parfois un peu endormis.
Deux grandes dictées sont organisées ce jeudi dans le cadre du festival Fait Lire ! La première au stade Marie Marvingt est réservée aux étudiants. 300 enfants du CE1 à la 3ème y participent. La seconde, ouverte à tous, débute à 18h30, Salle des Concerts, 58 rue du Port au Mans. Il reste encore des places. C’est gratuit
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