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Comment les livres inspirent-ils les films ?

P.parmi les cinéastes, comédiens et écrivains présents à la sixième édition du festival Cinéroman de Nice qui Le point est associé, Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018 pour Leurs enfants après euxest venu soutenir avec enthousiasme le film éponyme de Sacha et Ludovic Boukherma (Teddy, année du requin), présenté en avant-première.

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De cette vaste fresque sociale qui se déroule dans les années 1990, en Lorraine où les hauts fourneaux ne brûlent plus, les deux frères ont tiré un scénario original dans lequel Nicolas Mathieu s’est reconnu à travers ses personnages, notamment le héros principal, Anthony, interprété par Paul Kircher. Récemment primé à la Mostra de Venise, l’acteur de 22 ans partage l’affiche avec Ludivigne Sagnier, Gilles Lellouche, Sayyid El Alami et Angelina Woreth.

A LIRE AUSSI César 2024 : qui sont les frères Kircher ? « J’aime leur cinéma », avoue d’emblée l’écrivain attablé à La Petite Maison, le QG du festival. J’avais déjà vu leur film Nounours qui s’est déroulé dans la banlieue française et a abordé avec justesse le thème de l’adolescence. Il existe de nombreuses similitudes avec Leurs enfants après euxjusqu’à cette chanson phare de Bruce Springsteen, La rivière. Sans jamais être intervenus dans leur adaptation, ils m’ont conquis. »

Quatre étés dans une région dévastée par la désindustrialisation

Pour raconter l’histoire d’Anthony, 14 ans, adolescent attachant mais ingrat, que l’on suit pendant quatre étés dans une région dévastée par la désindustrialisation, Ludovic et Sacha Boukherma ont abandonné leur goût du bizarre (Nounours) et parodie (L’année du requin) et adopte un style sobre et réaliste, pour créer un drame à la fois sombre et lumineux, baigné de mélancolie et de violence.

Août 1992. Dans cette France mitterrando-chiraquienne en pleine fracture sociale, il s’agit d’adolescents qui s’ennuient, fument des pétards et s’embrassent sur Cabrel et Johnny. Anthony rencontre donc Stéphanie au bord d’un lac, tombe amoureux d’elle et la rejoint le soir même avec un ami en empruntant la moto de son père, son objet favori. Le lendemain, la moto a disparu… Sa vie est bouleversée, coincé entre son père alcoolique et violent (Gilles Lellouche en roue libre), sa mère épuisée et qui a perdu ses illusions de femme, sa petite amie (Angelina Woreth ) qui lui joue des tours. tours, et son ennemi arabe Hacine (Sayyid El Alami) qui a volé sa Yamaha YZ.

Dans ce drame qui se joue et se concentre sur des personnages que l’on voit grandir et évoluer au fil des étés, les frères Boukherma, 32 ans, ont réussi à recréer ces années 1990 dans les moindres détails et à capter l’esprit d’une époque qui joue la carte. d’une bande originale vintage qui comprend Aerosmith, Red Hot Chili Peppers, Bruce Springsteen, Metallica, Jean-Jacques Goldman, Florent Pagny, Cyndi Lauper, Johnny Hallyday… Une manière de coller à l’ambiance du roman dans lequel Nicolas Mathieu cite « Ça sent Comme Teen Spirit »et« Où est mon esprit ? » Auteur épanoui, il est désormais courtisé par le cinéma, avec l’acteur et réalisateur Alex Lutz qui adaptera Connemaraavec en tête d’affiche Mélanie Laurent.

Cette année, la présidence du jury Cinéroman arrive à point nommé avec Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, les auteurs et réalisateurs de Comte de Monte-Cristo qui, à la suite de Trois mousquetaires (six millions d’entrées pour les deux films), totalisent à ce jour près de neuf millions d’entrées en salles.

A LIRE AUSSI “D’Artagnan est un personnage foncièrement romantique” Au-delà du succès et du défi d’adapter au cinéma le roman monumental d’Alexandre Dumas dans un film de près de trois heures, il s’agissait aussi pour les deux cinéastes de puiser leur inspiration dans la richesse de notre littérature, de renouer avec le cinéma à succès, attirer un jeune public au théâtre et l’inciter, pourquoi pas, à se plonger dans la lecture de l’œuvre originale.

Un pari difficile mais gagné, selon un professeur de français et un responsable du rectorat de Nice, invité à débattre avec les auteurs du film et qui constatait dès la rentrée un regain de curiosité des élèves pour les aventures d’Edmond Dantès expérimenté. par leur héros, Pierre Niney. Un aller-retour entre le film et le livre, bénéfique pour l’éditeur Gallimard qui a réalisé cet été quatre réimpressions du Comte de Monte-Cristo dans le livre de poche.

De quoi mesurer l’impact sur le public d’une œuvre qui fait toujours rêver et dont les thèmes universels comme la justice, la morale, l’amour ou la vengeance dynamisent un cinéma français souvent égocentrique, ou axé sur des histoires minimalistes.

 
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