« Malville ». D’Emmanuel Ruben. Action. 265 pages. 20,90 €.
Une basilique hideuse dédiée au culte d’un dieu obscur et cannibale
. Samuel voit donc la centrale de Malville où travaille son père, un « pro du nucléaire ». Enfant, il a grandi dans l’ombre fascinante et terrifiante de Superphénix, un site omniprésent et pourtant inaccessible.
Quarante ans plus tard, en 2036, confiné six mois dans la cave de sa maison des bords de Loire après l’accident nucléaire du réacteur, Samuel canalise sa colère en convoquant le royaume de son enfance, là-bas, au bord de la Loire. Rhône.
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Avant de bifurquer vers le récit d’anticipation, Emmanuel Ruben raconte la France des années 90 vue du point de vue d’un adolescent. Les premiers frémissements romantiques, la politique pro-nucléaire des gouvernements successifs, la montée du Front National, force dont le quartier imprègne les hommes et les paysages, tissent le décor d’une jeunesse étroitement soumise à un environnement aussi puissant que celui de Creys-Malville. .
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Car la citadelle nucléaire nourrit l’imaginaire de Samuel au même titre que le fleuve omniprésent. Tom Sawyer venu des bords du Rhône, il cherche à échapper à la dépression d’un père, aux querelles familiales et aux désillusions d’un premier amour. Des années plus tard, le souvenir de la beauté des paysages perdus a conservé toute sa force, tout comme sa révolte. Entre roman initiatique et réquisitoire contre le nucléaire, « Malville » est enveloppé de particules mélancoliques.
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