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“J’ai toujours préféré les artistes aux politiques”

Livres Hebdo: Can you introduce us to Au Bonheur des Livres?

Claire Chazal: Comme souhaité Christophe BaldelliSelon le président de la chaîne, le but de cette émission est de donner envie de lire, et de connaître ou découvrir des auteurs et des œuvres. Il n’y a aucune envie de discuter. L’objectif est de transmettre nos coups de coeur au public. Nous souhaitons principalement parler de littérature et non de politique, nous inviterons donc principalement des romanciers plutôt que des essayistes.

Comment s’est décidée votre arrivée à la présentation du spectacle ?

Depuis 10 ans, j’ai toujours animé des programmes culturels avec ENTRÉE LIBRE, Passage des artset je reçois de nombreux artistes en Le grand échiquier sur France 3. J’écris aussi sur la littérature dans une chronique sur Week-end parisien. C’est ma vie d’être avec des écrivains. Je lis encore, tous les jours, et encore plus maintenant pour préparer les spectacles. La culture est très importante pour moi. Dans mon actualité, j’ai toujours voulu inclure des pages culturelles, cela me tenait à cœur. Un journal n’est pas complet sans culture.

“Je suis dans un exercice d’admiration des auteurs, sans polémique ni contestation”

Quelle sera la différence avec votre prédécesseur Guillaume Durand ?

Ce sera exactement la même émission que celle de Guillaume Durand, mais chaque animateur apporte sa touche personnelle. La mienne est très simple, je suis dans un exercice d’admiration des auteurs, sans polémique ni argumentation. Pas de débat, mais du dialogue, nous sommes là pour présenter des livres.

Vous dites admirer les auteurs, appréciez-vous particulièrement cet exercice ?

J’aime les recevoir et les écouter. J’en ai interviewé des centaines et j’ai toujours préféré interagir avec des artistes et des auteurs plutôt qu’avec des politiques. Et dans mon parcours, je peux vous dire que j’en ai aussi interviewé beaucoup. Avec eux, c’est plus tendu, et les enjeux sont aussi plus importants. C’est très différent avec les artistes, détailler les qualités me plaît davantage. C’est dans ma nature d’admirer les autres.

Comment s’est déroulé le premier enregistrement deAu bonheur des livres ?

Pour une première fois sur le plateau, on a encore beaucoup d’appréhension mais ça s’est très bien passé avec Alice Zéniter verser Frappez l’épopée (Flammarion), et Gail Faye verser Jacaranda (Grasset). C’était très fluide car ils interagissaient ensemble à propos de leurs livres. Le but est aussi de créer des ponts entre les deux invités, de créer cette discussion. Ils racontent ici l’histoire de deux pays lointains brisés entre la Nouvelle-Calédonie et le Rwanda, territoires qui ont souffert.

“Nous devrions ouvrir d’autres forums pour mettre en valeur la culture”

Y a-t-il une limite à vos choix d’invités ? Surtout avec des auteurs étrangers ?

Dans notre spectacle, nous n’interdisons pas les auteurs étrangers. Il est en effet toujours difficile et délicat d’avoir un écrivain qu’il faut traduire mais, par exemple avec les élections présidentielles américaines qui approchent, il y a des auteurs américains qui parlent français. C’est le cas de Douglas Kennedy qui sortira bientôt un livre (Ailleurs, à la maisonle 3 octobre à Belfond, ndlr). Chez les auteurs francophones, nous avons aussi des écrivains marocains Abdellah Taia (Le Bastion des LarmesJulliard), et algérien Kamel Daoud (HourisGallimard).

Y a-t-il des écrivains que vous aimeriez recevoir ?

Si je pouvais inviter des auteurs spécifiques, oh, il y en a plein. En particulier, j’ai déjà interviewé JMG Le Clézio et Michel Houellebecq et je les inviterais volontiers à nouveau. En ce moment je lis un livre très touchant de Mazarine Pingeotfille cachée de François Mitterrand, sur son enfance au quai Branly avec sa mère, conservatrice au musée d’Orsay.

Pensez-vous que la culture, et plus particulièrement la littérature, sont bien représentées dans les médias ?

Malheureusement, il n’existe aujourd’hui que deux programmes télévisés culturels consacrés à la littérature, avec La Grande Librairie d’Augustin Trapenard sur France 5. C’est insuffisant et dommage. D’autres forums devraient être ouverts pour mettre en valeur la culture. La lecture est de plus en plus menacée et négligée, notamment chez les plus jeunes, il faut être prudent et leur redonner ce goût de la lecture.

 
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