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Yves P. Pelletier au Saguenay pour ce vieux plaisir de raconter des histoires

C’est au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean qu’il présente son dernier, Est-ce que vous me suivez ?puisse-t-il partager ces pensées avec nous. Entre deux blagues. Et à travers quelques souvenirs mémorables.

L’un des premiers qui revient dans la conversation, lorsqu’on l’interroge sur son rapport à la littérature, est celui du travail de sa mère à la bibliothèque. Et plus précisément de tous ces livres qu’elle rapportait le soir chez elle.

L’auteur est notamment au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour présenter son dernier ouvrage, Me suis-vous?. (Sophie Lavoie/Le Quotidien)

« Ma mère était issue d’un milieu assez modeste et elle n’y avait pas accès lorsqu’elle était jeune. Les livres de la bibliothèque à la maison étaient donc des objets précieux dont il fallait prendre soin. Tu ne devrais pas le colorier ! se souvient en riant Yves P. Pelletier.

Il s’intéressait particulièrement à Tintin et aux autres bandes dessinées. Au moins jusqu’à ce qu’on le force à essayer autre chose.

C’est un autre « souvenir marquant », dit-il, que l’accord qu’il a conclu avec sa mère. Elle lui achèterait, à sa demande, ce livre rempli d’images et d’animaux fantastiques de Walt Disney, mais il ne pourrait l’ouvrir qu’après avoir terminé un autre livre. Plus épais, moins coloré, celui-là.

“C’était L’île au trésor de [Robert Louis] Stevenson. Je me souviens encore de ma réaction au début. J’avais ma lampe de poche, je lisais sous mes couvertures et j’étais complètement captivée, transportée par l’histoire. C’est mon premier vrai contact, je dirais. Par la suite, je suis devenu un lecteur compulsif.

Yves P. Pelletier a pris le temps de s’entretenir avec Le Quotidien vendredi après-midi. (Sophie Lavoie/Le Quotidien)

Un auteur aussi. Même un designer. « À l’époque, je faisais des dessins pour le journal étudiant. J’aurais aimé faire des bandes dessinées. Dans le livre DésorientéJe parle de ça. En arrivant à Paris, je suis allé proposer des BD à Fluide Glaciaire, L’écho des savanes et Charlie Hebdo. Mais ça n’a pas marché ! » dit celui qui se remettra sur pied bien des années plus tard, en cosignant deux projets de bandes dessinées.

Dès lors, est venue l’idée de se mettre en scène. Se dire.

Comme il l’a d’ailleurs fait, en mots plutôt qu’en images, dans son premier récit à saveur autobiographique, en 2022. Et comme il le fait encore dans Est-ce que tu me suisoù il invite son lectorat à remonter le temps avec lui, lors d’un grand voyage autour du monde.

« Quand j’ai commencé à m’orienter vers le monde de la bande dessinée, j’ai vu qu’il y avait beaucoup d’auteurs de nouvelle génération qui émergeaient, avec un côté un peu autobiographique. Je me suis dit : « Hé, pourquoi je ne raconte pas mes voyages de cette façon ?

Yves P. Pelletier avait déjà publié le livre Déboussolé, en 2022. (Sophie Lavoie/Le Quotidien)

Mais Yves P. Pelletier s’est vite rendu compte qu’il ne pouvait pas parler de ses voyages sans raconter « tout le reste ». Sans se dévoiler entièrement. Pour le meilleur et pour le pire.

« J’essaie de raconter sous une forme fictionnelle, avec le plus de sincérité et de transparence possible, des événements qui sont vrais. Lesquels sont même documentés, avec des dates. C’est juste les noms de mes copines que j’ai changé !

Tout est provoqué par l’autodérision, assure l’auteur, qui souligne par exemple que son livre Désorienté s’ouvre sur un ton de confiance absolue – quelque part en 1981. « Ça commence et je dis que je suis vierge. Et c’est pour dire que c’est cette vierge, deux ans après, qui se retrouve à la télé à faire des gags de cul.»

Même s’il n’est « pas toujours au meilleur de sa forme », Yves P. Pelletier prend toujours plaisir à replonger ainsi dans ses souvenirs. Lui qui ne le dit pas vraiment en est nostalgique.

Car la nostalgie évoque souvent une forme de regret. Et il n’en a pas. “Si ma nostalgie existe, elle ne se confronte pas à mon plaisir du présent ni à mon espoir pour l’avenir.”

Il ne reste que des nostalgiques, il y en a quelques-uns parmi son public, qui est très hétéroclite. Certains le suivent depuis RBO, voire depuis Histoires de fillesil est surpris. Mais d’autres, plus jeunes, l’ont connu à travers ses projets à l’écran, ou lors de son passage au Zénith, récemment.

« Je suis allé faire le clown pour chanter des chansons, et cela a touché différentes générations. C’est mon public !

 
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