Dans le livre « Les Immortels », Jamel Djoudi témoigne de son histoire

Le livre « Les immortels », distribué par Hachette, explore l’équilibre délicat entre ceux qui s’efforcent de jouir de leur bonheur excessif et ceux qui luttent contre les injustices humaines et les horreurs de la vie sans sombrer dans le néant. L’auteur, qui est l’un des personnages de ce livre et se révèle ainsi un précieux témoin de l’histoire, n’est ni un philosophe ni un sociologue mais un juriste universitaire qui exprime son sentiment face à une situation inhabituelle.

Après avoir suivi des études supérieures en droit privé et en sciences criminelles et obtenu un doctorat d'État à l'Université Paris Panthéon-Assas, Jamel Djoudi a été maître de conférences et avocat au barreau de Paris, tout en signant de nombreuses publications en droit et en dirigeant des thèses de doctorat.

Une saga familiale

Après avoir vécu plus de quarante ans à Paris, il a choisi de s'installer à Vedène. Dès l'introduction de son livre, l'auteur part du constat que le rêve d'un destin heureux est un fait humain que chacun de nous devrait vivre. Pour y parvenir, il pense qu'il suffirait peut-être de se contenter de peu, de s'en tenir au temps et de vivre le présent sans trop se projeter dans l'avenir ni trop revisiter le passé. Qu'il suffirait aussi de tolérer les défauts des autres et d'apprécier uniquement leurs qualités ou de se contenter de sa propre intelligence. Dans ces conditions, on serait dans l'art de cultiver le plaisir et de pouvoir vivre une certaine plénitude. Mais l'auteur reconnaît que l'art de cultiver le plaisir en aspirant à une vie la plus simple possible n'assure pas forcément la paix et la sérénité.

C'est la justice de la vie ou plutôt l'injustice de la vie et des hommes qui a forgé l'esprit d'une famille authentique décrite dans ce livre. Vous serez fascinés par cette famille qui, tout en endurant le malheur, l'injustice et la précarité dus à deux guerres, a subi la perte prématurée de quatre enfants. Et au moment où elle aspirait à une certaine tranquillité, elle perd subitement le père et son fils prodigieux qui revient des États-Unis et se retrouve confrontée au handicap de son adolescent de 14 ans. Et, trois ans plus tard, cette famille perd un fils protecteur et deux de ses trois gendres, ne gardant que son fils handicapé et ses enfants mineurs. C'est enfin une famille frappée par une malédiction qui la prive du père, de sept de ses treize enfants et de deux de ses trois gendres.

Mais, l’esprit des proches disparus a permis à cette famille de se reconstruire. Ce sont eux les immortels. La vraie vie est celle qui oscille entre bonheur et tragédie. Si « le bonheur est salutaire pour le corps… c’est le chagrin qui développe la force de l’esprit » (Marcel Proust Temps retrouvé). La vie est faite de joies et de drames. On savoure ses délices mais face à l’adversité il faut chercher la moindre étincelle pour surmonter les épreuves. Un rayon de lumière peut être l’étoile qui nous illumine et nous aide à lutter contre l’obscurité. Face à l’acharnement du destin, on s’adapte à ce que l’on a, on garde sa sérénité face à la tempête, on croit qu’elle passera et on suit le cours de la vie jusqu’à la sortie pour reprendre des forces et rebondir pour atteindre notre but ultime. Tel est le modeste message de cette histoire.

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