Ambassadrice et amie intime de la maison, Angèle entretient une relation très particulière avec Chanel. Aujourd’hui, alors que la marque lance son prix littéraire, la chanteuse belge s’est confiée à la griffe sur son amour de la lecture et les livres qui l’ont marquée, qui l’ont émue ou parfois enrichie.
Ce goût des mots et de la lecture, elle l’a hérité de sa mère, grande lectrice qui a bercé l’enfance de sa fille avec une œuvre de Stephan Zweig, Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme. « J’étais très petite, moins de dix ans, et ma mère me lisait Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme. Je l’ai ensuite relu et je me suis dit : « C’est quand même un livre ambitieux à lire à une petite fille », confie l’artiste dans un mini clip réalisé par Chanel. Si elle ne peut parfois pas se plonger dans un livre pendant plusieurs mois, c’est lorsqu’elle est en tournée que la chanteuse lit le plus. Notamment les œuvres de Lola Lafondont elle tomba follement sous le charme, Pour chavirer, « Il y a quelque chose de spécial dans sa façon d’écrire. Je me suis sentie très proche de beaucoup de personnages de ses livres. Chavirer « C’est un livre qui parle de la violence, dans beaucoup d’endroits, de beaucoup de façons. C’est aussi un livre qui parle de reconstruction, de sororité et du monde du spectacle et je crois que c’est ce qui m’a frappée. Ce livre aborde un sujet très violent de manière très douce », explique Angèle.
« L’écriture est un exutoire »
L’interprète de Ta reine avoue son immense passion pour le roman graphique. Parmi ses nombreuses lectures, elle se distingue L’arabe du futurle premier livre de ce genre qu’elle a lu, ainsi que L’Odyssée d’Hakimtémoin de ses premières larmes devant un roman de ce genre. Angèle a également été très marquée par le destin de Joséphine Baker. « Je ne connaissais pas vraiment son histoire, et j’ai adoré. Je trouve que c’est une femme extrêmement inspirante qui a fait beaucoup de choses et qui a su faire son chemin, tracer sa route en tant que femme noire dans une période très difficile. J’ai été très surprise de voir qu’il y a si peu de représentations de Joséphine Baker dans la culture française », a déclaré l’artiste belge. Elle se souvient également de la Yeux rouges de Myriam LeroyUne histoire de femmes dont le destin bascule lorsqu’elles deviennent célèbres. « J’ai un minimum de livres d’Amélie Nothomb dans ma bibliothèque. C’est difficile de passer à côté », ajoute-t-elle.
Et quand Chanel demande à la chanteuse sa définition de l’écriture, Angèle donne peut-être l’une des plus belles : « Pour moi, l’écriture est un exutoire, comme toutes les formes d’art. C’est un exutoire différent de chanter ou même d’interpréter ou même d’écrire des chansons. Parce qu’il y a l’idée qu’on marque quelque chose, littéralement. Quand j’écris, c’est comme si je me débarrassais d’un poids. Il s’agit aussi de faire des rimes, de faire des liens avec les mots. Et il y a quelque chose d’un peu excitant, d’un peu grisant dans ce jeu. Cela peut aussi rendre beau quelque chose de lourd et de difficile. J’ai l’impression que c’est ça aussi l’écriture. »
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