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Literary rentrée in Pau: booksellers’ favorites

400 livres chez Tonnet

Chez Tonnet, sur la place Marguerite Laborde, Martine Lahitte et Jean-Jacques Tonnet avouent qu’il est difficile de ne pas mettre les nouveautés en rayon cet automne. « On doit en avoir 400 », estime la libraire. Les 14 salariés ont déjà lu une soixantaine de livres.

« Bien-être » de Nathan Hill chez Gallimard est le coup de cœur de Jean-Jacques Tonnet. Il s’agit d’une grande fresque – 800 pages – dans le Chicago des années 1990, liée à l’histoire d’un couple.

« L’agrafe »de Maryline Desbiolles, paru le jour de l’ouverture des Jeux paralympiques, est l’histoire d’une jeune fille passionnée de course à pied qui, suite à un accident, se retrouve incapable d’en faire. Elle va se servir de cette faiblesse pour découvrir des choses sur sa famille. « Un très beau texte », souligne Martine Lahitte, qui accueillera l’auteure en novembre.


Jean-Jacques Tonnet a du mal à choisir.

Rodolphe Martin

« Mésopotamie » d’Olivier Guez chez Grasset s’attache à présenter Gertrude Bell. Voyageuse infatigable, archéologue passionnée, fine diplomate et redoutable intrigante, elle nous dévoile un Orient rêvé, fantasmé, convoité et repensé. L’auteur sera en dédicace chez Tonnet en novembre.

La rédaction vous conseille

Avec « Journée de ressac »Chez Verticales, Maylis de Kerangal suit la narratrice pendant 24 heures jusqu’au Havre. « C’est très bien construit, on est captivé du début à la fin », prévient la libraire.

« Houris »de Kamel Daoud, publié chez Gallimard, se déroule en Algérie dans les années 1990. On y suit la voix d’une femme gravement blessée dans un attentat. Elle parle à l’enfant qu’elle porte. « Le style et l’écriture sont remarquables. Ce texte montre ce que la guerre peut faire aux femmes », estime Martine Lahitte.

Deux ouvrages, liés à l’un des thèmes majeurs de la rentrée, celui des préoccupations écologiques, ont été sélectionnés par les libraires : ” Cabane “ par Abel Quentin à L’Observatoire – « un quatuor incroyable, marqué par un travail de recherche colossal lié à la croissance, devient ce qu’il peut avec ses questions, ses convictions et ses doutes » – et «Dors ton sommeil de brute» de Carole Martinez, aux éditions Gallimard – « Eva et sa fille Lucie fuient… La Camargue sera leur refuge, loin de tout et de tous. Que leur réserve cette terre sauvage : la destruction ou le renouveau ? »

Dans « Long Island »Aux éditions Grasset, Colm Toibin « raconte à merveille le quotidien, les existences contrariées et les rendez-vous manqués. Un roman d’une immense subtilité », notent les libraires.

Qui avait un béguin collectif pour « Les éphémères » de l’Ecossais Andrew O’Hagan, aux éditions Métailié. « Trente ans après cet été écossais de 1986 qui a scellé l’amitié de Tully, James et les autres, le temps est venu pour James de se montrer digne de ce lien. Ce qu’il a promis à Tully doit être fait. Au nom de leur jeunesse insolente, rebelle, audacieuse et folle. Aussi émouvant que mordant d’humour, aussi profond que rock’n’roll, ce roman est une ode à la vie », écrivent-ils.

« Donc c’est bien. »de Clémentine Mélois, aux éditions Gallimard : « On aime cette famille déjantée menée par ce père inventeur, sculpteur, travailleur acharné, trublion de génie, et si tendre qu’il nous touche au cœur. »

Le préféré de Martine Lahitte est « L’œil de la perdrix » de Christian Astolfi chez Bruit Du Monde. Deux femmes arrivées de Corse et d’Algérie se rencontrent à Toulon. Chaque semaine, elles vont se retrouver et se raconter des histoires. Un livre assez engagé que Martine aime mettre en avant.


Chez Bachi Bouzouk, Fred et Laurent ont fait leur sélection.

Rodolphe Martin

Une BD sur la gastronomie

Chez Bachi-Bouzouk, double librairie spécialisée en BD et manga, rue Latapie, Laurent et Fred proposent six coups de cœur des dernières semaines (en attendant la rentrée littéraire).

“Ver”d’Edel Rodriguez, publié chez Bayard Graphic’, est une œuvre autobiographique sans concession, servie par un graphisme puissant. De la révolution cubaine à l’émigration aux États-Unis, en passant par la dictature castriste, l’auteur raconte avec force une période sombre de l’histoire qui résonne malheureusement encore aujourd’hui.

« Ulysse et Cyrano : ça mijote et ça mijote »de Servain, Dorison et Cristau, aux éditions Casterman, est un hymne aux joies simples, au bonheur authentique, aux valeurs et au partage. Un conte doux-amer sur la gastronomie et la transmission intergénérationnelle. « Sûrement la meilleure BD de l’année », assurent les libraires de Bachi-Bouzouk.

« Nous l’appelions Bebeto »de Rey, publié aux éditions Dargaud, est une chronique sociale qui nous émeut par la justesse du ton et la tendresse que l’on éprouve pour les jeunes d’une banlieue industrielle proche de Barcelone qui quittent peu à peu l’enfance.

Après ses Spirou et Fantasio, Émile Bravo revient à une autre série à succès, celle des ours nains avec « Les 7 ours nains contre le grand méchant loup »au Seuil jeunesse. Un mélange de contes, d’humour très gourmand et de grimaces de soupe. Une BD jeunesse pour lecteurs de tous bords.

« Shinkirari – Derrière le rideau, la liberté »de Murasaki Yamada, publié par Kana, est un ouvrage percutant qui met en lumière les problèmes profonds de la société japonaise, notamment ceux liés aux relations familiales et amoureuses.

Avec ses protagonistes colorés et ses intrigues et rebondissements captivants, « Noces d’or et d’eau » par Nao Iwamoto, à Akata offre une expérience unique.


Aline et Hugo vous présentent les coups de coeur de L’Escampette.

Nicolas Sabathier

Eclecticism at L’Escampette

Rue des Cordeliers, at the L’Escampette bookstore, Aline Audran, Hugo Lassalle and Bertrand Foujanet defend an eclectic selection.

Aline Audran a craqué pour « La Cabane » d’Abel Quentin à L’Observatoire, qui a également séduit les libraires de Tonnet. Dans les années 1970, quatre jeunes chercheurs mettent la dernière main au rapport qui va changer leur vie : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel que nous le connaissons s’effondrera au cours du XXIe siècle. Au sein de l’équipe, chacun réagit selon son tempérament. « Leurs portraits sont très justes, ces personnages sont touchants. C’est un livre très engagé avec une écriture rythmée. Et il est aussi drôle, les personnages sont volontairement archétypaux et le trait est emphatique. Un plaisir à lire », assure Aline Audran.

« Croire en quoi ? » de Richard Krawiec, invité de l’émission A Round Trip in the Dark cet automne, paru chez Tusitala, se déroule à Pittsburgh à la fin des années 80. C’est l’histoire d’une famille de la classe ouvrière qui peine à joindre les deux bouts et dont la fille aînée est handicapée. « Ce sont des gens bien, touchants dans leur tentative de s’en sortir. Ils font preuve de détermination, se serrent les coudes entre eux et avec leurs voisins, et recherchent la justice. Sans jamais tomber dans le pathos », assure le libraire.

La rédaction vous conseille

Qui conseille aussi « Sentinelle du Nord » de Jérôme Ferrari chez Actes Sud. Un jeune homme tue un autre jeune homme, un événement tragique qui va entraîner le narrateur dans l’histoire d’une famille. « C’est une écriture singulière, avec de longues phrases chargées de détails, d’adjectifs. Mais l’auteur ne lâche jamais son lecteur qui lit à bout de souffle », apprécie Aline.

“Théodore” de Mircea Cartarescu, publié par Black on White, recommandé par Hugo Lassalle. Autour de la figure de Téwodros II, empereur d’Ethiopie au milieu du XIXème siècleet siècle, l’écrivain roumain « déploie un roman foisonnant, d’une ampleur étonnante, qui brouille les pistes de la vérité historique, mêle le picaresque, l’épopée, le biblique, dans une écriture éblouissante ».

« Il neige sur le pianiste »par Claudie Hunzinger, Grasset. « Une véritable ode à la musique, aux sens, au langage, au corps, à la nature. Le tout avec une légèreté, un rythme qui rappelle la liberté des écrivains du XVIIIe siècle.et siècle», écrit Bertrand Foujanet sur le site de la librairie.

Émotion pour Danser sous la plume

« Le choix n’a pas été facile. J’ai longtemps hésité », avoue Karine Bourda, responsable de la librairie Danser sous la plume, en face du château.

« J’ai été une nouvelle fois touché par le style très simple et percutant de Gaël Faye… Son premier livre « Petit pays » adapté au cinéma était époustouflant ; « Jacaranda » est son nouveau roman mais aussi un arbre, symbole de vie, symbole de la force d’un peuple qui tente de survivre des générations après le génocide rwandais. » Elle recommande également « Il neige sur le pianiste » de Claudie Hunzinger. « Parce que ce livre place la musique, la littérature, l’amour et la vieillesse au cœur de son œuvre dans un style à la fois contemporain et poétique. C’est l’histoire d’une vieille romancière qui tombe amoureuse d’un renard et d’une jeune pianiste. Le livre est captivant et déconcertant, jusque dans ses dernières lignes. » Son dernier coup de cœur de cette rentrée littéraire est « Les enfants maigres » de Tang Loaëc aux éditions Passiflore. « C’est un tout petit livre mais il dénonce tellement de choses. L’histoire d’enfants chinois arrachés à leur famille puis réduits en esclavage dans des usines, l’histoire d’un père qui ne retrouvera jamais la paix tant que son fils n’aura pas été retrouvé. C’est la même histoire pour beaucoup de Chinois. Combien de livres comme celui-ci faudra-t-il pour passer à l’action ? »

 
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