Varzy. L’écrivain Éric Bonnargent nous présente son livre. Samedi soir, la bibliothèque vivait dans l’ambiance de La Grande Bibliothèque, accueillant sur son plateau Éric Bonnargent (lui-même professeur de philosophie), l’auteur du roman Les détresses du professeur Mittelmann .
Devant un public averti
Face à un public averti, Jacques Planchon (de la librairie Clamecy Le Millefeuille), a pris soin de décortiquer le roman pour mener l’entretien en mode entretien. Une pratique idéale pour permettre à l’auteur, souriant et détendu, l’humour aux lèvres, de dévoiler les états d’âme de son époux ros.
C’est l’histoire d’un jeune retraité, professeur de philosophie désillusionné, qui fait le point sur sa vie et revit tous ses souvenirs après une trentaine de retours. Tout y entre : le déroulement de sa carrière, les étudiants, les collègues, sa solitude, lui qui « traîne dans la salle des profs comme dans un pays étranger, ne comprenant rien à ce petit monde replié sur lui-même ». Il parle de ses amours, de ses désillusions, de ses espoirs déçus et de sa vie d’écrivain car il rêvait de remporter le prix Goncourt. Le désenchantement du professeur n’empêche pas quelques scènes hilarantes comme ces dîners interminables où Mittlemann se retrouve face à « un beau gosse au sourire de coiffeur à la maison ».
En lisant quelques extraits, Éric Bonnargent nous fait parcourir un parcours comme si nous y étions. Si on n’apprécie pas les interventions parfois intempestives des élèves, on admire la vivacité, l’enthousiasme et la répartie d’un professeur qui conserve le goût de la transmission. En effet, Éric Bonnargent rend un bel hommage au métier d’enseignant. Finalement le professeur Mittelmann devient sympathique et attachant. On pardonne sa misanthropie à la fin d’un roman parfois amer mais lucide, tendre, et rendu drôle par un humour très présent.
Mais au fait, l’auteur ne se cacherait-il pas derrière son héros pour se livrer à sa propre introspection ? Qu’importe, son roman est dévorable et c’est une lecture incontournable pour tout lecteur désireux de passer un bon moment.
C’est Bergson (philosophe du XIXème siècle) e siècle) que l’on empruntera la conclusion : « L’art de l’écrivain consiste avant tout à faire oublier qu’il utilise des mots ».
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