un écosystème dynamique et varié, mais économiquement fragile

Une nouvelle étude* de la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill) basée sur des données collectées auprès de 15 régions métropolitaines et de trois collectivités d’outre-mer, grâce au réseau des structures régionales du livre (SRL), met en avant la diversité des acteurs tout en permettant des comparaisons régionales.

Croissance post-Covid

Le contexte post-Covid a profondément influencé ces chiffres, marqués par un dynamisme des structures du livre, varié, mais avec une économie fragile. La crise a servi de catalyseur à certains projets, tout en modifiant les habitudes des lecteurs. Les librairies, sans surprise, ont vu leur rôle de lieux de proximité et d’échange culturel renforcé, malgré des marges affamées.

En 2022, Fill a enregistré la création de 142 nouvelles librairies. Sur les 1 801 librairies étudiées, 21 % sont situées dans des communes de moins de 5 000 habitants, contribuant ainsi à réduire les inégalités d’accès à la lecture.

La spécialisation est également un facteur de différenciation important, notamment dans la bande dessinée/manga et la littérature jeunesse, qui représentent respectivement 40 % et 18 % des librairies spécialisées.

Des librairies économiquement vulnérables

Malgré cette dynamique, une majorité (53%) des librairies enregistrent un chiffre d’affaires inférieur à 300 000 euros. Ce contexte pousse au développement de modèles économiques hybrides, où les librairies jouent le rôle de médiateurs culturels au sein de leur territoire.

Le paysage éditorial français est marqué par une forte présence dans la région : 1 475 maisons d’édition y sont recensées. Près de 28 % de ces structures disposent d’un catalogue de plus de 100 titres, témoignant d’un professionnalisme accru et d’une certaine longévité.

Un tissu éditorial riche avec une économie fragile

Les genres travaillés montrent une diversité notable, allant du roman et de la poésie, notamment en Occitanie et dans les Hauts-de-France, au régionalisme et à la littérature jeunesse, cette dernière étant particulièrement dynamique dans le Grand Est grâce aux écosystèmes régionaux. dédié. Cela met en évidence un fort ancrage territorial, favorisé par les dynamiques locales (écoles spécialisées, festivals, collectifs d’auteurs).

En termes de chiffre d’affaires cependant, une majorité (67%) des éditeurs de la région génèrent moins de 75 000 euros par an, mettant en évidence une réalité économique fragile. La diffusion-distribution reste un enjeu stratégique, puisque seulement 50 % des maisons confient cette fonction à des acteurs spécialisés. Cette disparité s’explique souvent par l’absence de grands diffuseurs régionaux.

Défis et opportunités

Ce rapport met en lumière les défis auxquels sont confrontés les acteurs du livre dans la région, avec une nécessaire structuration de la distribution, la pérennité des petites maisons d’édition et la transmission des librairies indépendantes avec un chiffre d’affaires inférieur à un million d’euros. Mais il met également en avant les opportunités offertes par l’ancrage territorial des structures et des politiques culturelles locales, dans un contexte de dégradation des finances publiques et de révision du système du pass Culture. Avec cette étude, La Fill met en lumière l’édition et les librairies indépendantes qui s’affirment comme des piliers de la vie culturelle régionale dans un monde marqué par la concentration des géants du numérique.

*Retrouvez l’intégralité de l’étude dans le document ci-joint à gauche de l’article.