Ces romans fantastiques sortis en 2024, en grand format, en collector ou en livre de poche, sont à déposer sous le sapin pour faire plaisir à vos proches avides de bonne lecture.
Il faut clairement de la magie pour terminer cette année 2024 en beauté. C’est ce que nous proposent les livres fantastiques (et fantastiques) de ce guide, à travers des romans publiés au cours de l’année. Au pied du sapin, ils raviront les lecteurs en quête de rebondissements magiques, d’univers oniriques, de contes oniriques et de révoltes politiques puissantes.
Thé pour les fantômes (Chris Vuklisevic)
Thé pour les fantômes est le mélange parfait de thé et de magie, porté par une très belle plume.
Deux sœurs jumelles. D’un côté, Agony, une sorcière, de l’autre Félicité, une passeuse capable d’invoquer des fantômes grâce à ses thés. À la mort de leur mère, ils se retrouvent dans un voyage sombre et intime. Un roman familial, qui se transforme vite en conte philosophique. Mais surtout : un délice.
Et Thé pour les fantômes initialement paru en 2023 (puis qui a remporté le Grand Prix de l’Imaginaire 2024), les éditions Denoël ont publié cette année une édition collector reliée.
Thé pour les fantômesChris Vuklisevic, Denoël, 448 pages, €25
Le bracelet de jade (Mu Ming)
C’est encore trop inhabituel de lire de la fantasy chinoise. Le bracelet de Jade est une courte nouvelle, qui se déroule en 1640, en Chine, à la fin de la dynastie Ming. La jeune Chen se retrouve en possession d’un étrange bracelet, qui va littéralement modifier sa perception de la réalité.
Cette nouvelle poétique, où le motif du jardin est également présent, s’inscrit dans la tradition du conte philosophique riche en enseignements. L’histoire racontée par Mu Ming est initiatique, profonde, attachante. Un petit livre qui bénéficie également d’une belle œuvre d’art en guise de couverture. Un très beau cadeau pour les amoureux des livres et de l’Asie.
Le bracelet de jadeMu Ming, Traduit par Gwennaël Gaffric, Argyll, 112 pages, 9,90 €
Le grand magasin des rêves (Lee Mi-ye)
On touche ici à un monde plus onirique que fantastique ou même fantastique, mais les genres n’ont pas d’importance : Le grand magasin des rêves de Lee Mi-ye est inclassable, et c’est justement l’occasion de surprendre quelqu’un qui aime simplement s’évader de la réalité, ou pour qui les rêves sont importants.
Lorsque nous dormons, tout un royaume est actif : les dormeurs vont dans un magasin pour acquérir leurs rêves du moment – non pas avec de l’argent, mais avec des émotions. Au réveil, nous oublions tout de l’existence de cet autre monde. L’héroïne, Penny, est réceptionniste dans cet immense magasin qui ne cesse de nous surprendre.
Un roman coréen profondément réparateur et magnifiquement créatif (lire notre critique complète).
Le grand magasin des rêvesLee Mi-ye, Traduit par Choi Kyungran, Picquier, 306 pages, 22 €
Les maîtres enlumineurs (Robert Jackson Bennett)
Nous vous l’avons déjà dit : Les Maîtres Illuminateurs est sûrement l’univers fantastique le plus innovant de ces dernières années. Et, en 2024, sort le premier tome au format Broché : l’occasion de distribuer cette petite merveille sous le sapin de tout amateur de fantasy en quête de pépites modernes.
Dans la ville de Tevann, tout est régi par un étrange système de magie : les illuminations. Ce sont des sceaux qui sont inscrits sur des objets. Ces runes magiques sont des instructions données aux objets, pour changer leur réalité, pour programmer le monde physique. Commandez une lanterne pour défier la gravité de quelques mètres… elle restera suspendue. Sancia, quant à elle, ressent les objets et leur histoire. Sa vie bascule lorsqu’elle se retrouve en possession d’une clé pas comme les autres.
-A noter que le tome 2, tout aussi passionnant, est également sorti en poche cette année.
Les Maîtres IlluminateursRobert Jackson Benett, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurent Philibert-Caillat, Broché, 768 pages, 10,40 €
La ville des marches (Robert Jackson Bennett)
Plus de Robert Jackson Bennett ? Oui, parce que oui Les Maîtres Illuminateurs est enfin disponible en livre de poche, la maison d’édition qui nous l’a fait découvrir, Albin Michel Imaginaire, a publié cette année son autre univers : La ville des marches (la saga des Villes Divines). Et, là encore, l’auteur parvient à nous donner la sensation de découvrir un fantasme assez insolite.
Nous voici quelques décennies après la chute de la ville qui donne son nom à l’œuvre, ou Boulikov. C’était autrefois un empire colonisateur, colonisé à son tour par Saypur, qui impose désormais une interdiction de la connaissance du passé. Lorsqu’un historien est assassiné, Saypur envoie une certaine Shara Thivani, une espionne, en terre colonisée. Et c’est le début d’une aventure palpitante, une sorte de thriller politique avec une touche fantastique.
Il existe une édition collector du tome 1.
La ville des marchesRobert Jackson Benett, Traduit par Laurent Philibert-Caillat, Albin Michel, 560 pages, 24,90 €
Le - des sorcières (Alix E. Harrow)
Les romans d’Alix E. Harrow sont toujours très efficaces (nous vous avions recommandé l’année dernière Les dix mille portes de janvier). Le principe est simple : à New Salem, au XIXe siècle, les chemins de trois sorcières – les sœurs Eastwood – se croisent à nouveau pour organiser une révolte contre la chasse aux sorcières.
S’il y a magie et folklore, la toile politique et historique impactera tout autant le lecteur, puisqu’Alex E. Harrow évoque les débuts du mouvement des suffragettes. Il s’agit donc, tout au long du roman, de donner la parole aux femmes face au patriarcat. Pour sororité et sororité sous le sapin.
Le - des sorcièresAlix E. Harrow, Traduit par Thibaud Eliroff, Broché, 736 pages, 10,40 €
L’épée, la famine et la peste (Aurélie Wellenstein)
Un peu de fantaisie sombre pour égayer les vacances ? Le diptyque L’épée, la famine et la pestede la très prolifique écrivaine française Aurélie Wellenstein, est aussi surnaturel que violent, et pour cause : le royaume de Comhghall est en plein Moyen Âge. La population est à l’agonie face à toutes les monstruosités. Lesquelles regroupent entre autres des araignées capables de transformer des régions entières en zones mortes. Tout cela sous le règne d’une Inquisition brutale.
Ce contexte insupportable ne fait qu’accentuer le rythme aventureux souhaité par l’auteur, dans une véritable histoire de survie au coeur d’un monde de fantaisie sombre. Les héros et les héroïnes ne sont pas des élus ; et les “monstres” ne sont pas seulement des monstres assoiffés de sang.
La saga est composée de deux tomes sortis en livre de poche.
L’épée, la famine et la pesteAurélie Wellenstein, livre de poche, 528 pages, 9,70 €