Philippe Lapierre, Alix Paré, Vincent Périat, Nicolas Bouvier… – Libération

Deux « ornithorynques intellectuels », des démons, des stations de métro oubliées, une âme errante, un moulin à légumes, un couvent jésuite abandonné, une étoile morte et des animaux totems.

Philippe Lapierre, Raymond Roussel-Marcel Duchamp. Enquête sur le jumelage

Nouvelles impressions, 336 pp., 26 €

Raymond Roussel (1877-1933) et Marcel Duchamp (1887-1968) ne se connaissaient pas. Mais Duchamp s’est toujours dit influencé par Roussel, l’inverse n’ayant aucune importance. Définir la nature de cette influence et, au-delà, montrer ce que les deux « ornithorynques intellectuels » avoir en commun, malgré des vies et des personnages on ne peut plus opposés, telle est la démarche de l’auteur. Il a pris sur lui d’illustrer lui-même son enquête, ce qui ajoute au charme. Cl.D.

Alix Paré, le Livre des Ombres. une histoire hantée de l’art de Johann Heinrich Füssli à Odilon Redon

Préface de Philippe Baudoin, Chêne, 479 pp., 59,90 €.

Le livre ressemble à un grimoire, noir sur la tranche avec cette phrase de Shelley qui ressort en blanc : “Votre destin est fixé, aussi sombre soit-il, tout changement ne ferait qu’empirer les choses.” L’historienne de l’art Alix Paré a établi une sélection impressionnante de trois cents peintures, dessins et gravures de spectres, démons, anges, fées et sorcières, appuyées par les contributions d’experts en histoire de la magie, du spiritualisme ou de la démonologie. “C’est conçu comme une promenade magique, un soir de pleine lune.” Un voyage dans le surnaturel. F.Rl

Vincent Périat, Atlas inutiles de Paris

Le Trépied, 128 p., 15 €.

C’est une approche extraordinaire de Paris en une centaine de cartes commentées. Historiques, topographiques et même météorologiques mais la plupart sont inattendus voire pleins de malice : égouts, stations de métro oubliées, rues du Monopoly, clochards célestes, parcours piéton un jour de grève, fantômes, chants, dessin GPS, voire le seul « stop » » de la capitale. Rien ne manque à ce précieux Atlas inutile, on le retrouve même très vite