Marivaudage et réflexion sur la société israélienne d’aujourd’hui, une rencontre drôle et insolite mais aussi beaucoup de rebondissements et de drôles de surprises dans un univers fermé, mais où tout peut être dit, raconté, expliqué, avoué : voilà ce que l’on retrouve dans l’ultime roman de Meir Shalev (1948-2023). Le point de départ : deux frères, Itamar et Boaz se retrouvent chaque année dans une chambre d’hôtel à Tel Aviv, avec mezzé et boukha pour échanger en toute liberté. Le premier est parti vivre aux USA où il dirige une salle de sport, le second, ingénieur, est à Jérusalem où il vit avec sa femme et ses deux enfants. Itamar, beau comme un dieu et myope comme une taupe (ce dernier détail est important…), resté célibataire, qui ne s’est jamais remis d’une aventure de jeunesse, racontera à Boaz sa aventure d’un soir chez un mystérieux inconnu rencontré dans un bar. Le roman, drôle, prenant, sautillant, s’échappant vers la comédie, évitant le drame, se construit autour de ce récit d’une nuit entrecoupée de leurs histoires d’enfance, du combat perpétuel entre leurs parents dont ils furent souvent les arbitres. Lire ! Vous ne vous ennuierez pas une minute et les deux frères qui se retrouvent à se chamailler deviendront vite vos amis, vos complices, vos ombres.
Ne le dis pas à ton frère, de Meir Shalev (Gallimard, 268 pages, 23 €).
