« Nous avons senti la mauvaise nouvelle arriver, sans nous rendre compte qu’elle serait si mauvaise. » La semaine dernière, Phalène de La Vallette, Julie Malaure (également collaborateur de Livres hebdomadaires) et Armelle GallineauLes organisateurs du festival Angevin Cultissime, ont appris que leurs subventions régionales ne seraient pas reconduites, malgré une première édition prometteuse en 2024. Soit 100 000 euros de moins, dans un budget qui en a mobilisé 300 000. C’est une incohérence politique totale.continues Phalene de La Valette with Livres hebdomadaires. Il n’est pas logique de réaliser un investissement aussi important cette année et de se retirer immédiatement ensuite complètement du projet. Et encore une fois, si nous étions les seuls concernés… »
Les institutions culturelles locales en plein désarroi
Car Cultissime n’est pas un cas isolé. Le 17 octobre, le président (Horizons) des Pays de la Loire, Christelle Morançais a annoncé sa volonté d’économiser 100 millions d’euros. ” UNLorsque le gouvernement draine les communautés et que la croissance ralentit, réaliser des économies opérationnelles est tout sauf un choix ou un caprice. », a-t-elle indiqué sur les réseaux sociaux. La décision implique une réduction de 73 % du budget culturel du territoire et la suppression de 100 emplois. Elle a suscité une vive indignation dans le monde de la culture, y compris chez les libraires et les éditeurs, également concernés par la mesure.
« Les éditions 303 viennent d’être informées d’une décision budgétaire alarmanteaffirme la rédaction du magazine quadragénaire dans un communiqué. Le projet de budget 2025 prévoit une réduction drastique de 50 % de la subvention de fonctionnement, avant son retrait en 2026. Cette décision menace directement l’existence de la revue. »
Dans un autre texte, c’est au tour du Syndicat de la librairie française d’appeler à la mobilisation. Le SLF souligne notamment que l’application de cette mesure (examinée par les élus les 19 et 20 décembre) condamnerait l’association des librairies indépendantes des Pays de la Loire (ALIP) à perdre la totalité de sa subvention annuelle en 2025. La maison Julien Gracq , le centre de ressources Mobilis et le collectif régional d’éditeurs Coll-Libris seraient également concernés.
« Il est vrai que la culture doit trouver de nouveaux modèles économiquesconcedes Phalene de la Valette. Mais pour le moment, tout est fait pour que nous soyons dépendants de ces modèles. » Dans un entretien au Courrier de l’Ouest, elle s’interroge sur la dépendance institutionnalisée aux subventions des acteurs culturels. ” La politique culturelle française depuis 80 ans et le système juridique français font que les associations ont besoin de subventions publiques pour fonctionner. Nous serions les premiers à souhaiter une association qui fasse du profit, mais cela est interdit par la loi 1901 (sur les associations sans but lucratif, NDLR) ! », a-t-elle déclaré.
La secte bientôt délocalisée ?
Alors, fin du festival des œuvres cultes ? Selon son créateur, pas tout à fait. Après le lancement d’un appel aux dons et d’une boutique de merchandising en ligne, d’une newsletter mensuelle, Plan cultesera alimenté à partir du mois prochain. Il comprendra notamment un épisode podcast où les auteurs présents lors de la première édition partageront leurs œuvres préférées. Dans le même temps, les organisateurs envisagent « avec regret quitter la région. Mais pas pour aller nulle part. ” Nous voulons un lieu aussi marquant que le musée Jean-Lurçatsays Phalene de la Valette. Bref, un lieu culte. »