Poésie du Nord canadien compilée dans un recueil

Des poètes du Grand Nord d’hier et d’aujourd’hui ont été publiés dans le livre Poésie franco-ouestrienne 1974-2024, un ouvrage qui a été présenté au public jeudi à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest.

Un texte de Julie Plourde

Vendredi, ce sera au tour du public de Whitehorse, au Yukon, de découvrir ce livre édité par le poète franco-manitobain Roger Léveillé et publié aux Éditions du Blé.

Le livre Poésie franco-ouestrienne rassemble, pour la première fois, la poésie contemporaine francophone de l’Ouest et du Nord-Ouest : Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Nunavut, Saskatchewan, Territoires du Nord-Ouest, Yukon. Neuf poètes du Nord canadien ont été publiés dans cet ouvrage. Photo : Radio-Canada/Julie Plourde

C’est ce dernier qui s’est approché Ambre O’Reillyun artiste multidisciplinaire, slameur et poète originaire de Couteau jauneafin qu’elle puisse rencontrer des poètes des trois territoires du Nord. Mme O’Reilly a dit que ce n’était pas une tâche simple.

C’est vraiment une méthodologie de recherche un peu indésirable.explique-t-elle.

J’ai fait beaucoup de recherches pour rencontrer ces voix, car ce sont des artistes qui ont travaillé en marge, qui n’ont pas forcément publié de collections par les canaux traditionnels de l’édition.

Amber O’Reilly, auteure et artiste multidisciplinaire

Le livre présente les œuvres de 71 poètes de l’Ouest et du Nord. Dans les Territoires du Nord-Ouest, les poèmes de neuf auteurs ont été choisis pour ce livre, comme par exemple feu René Fumoleau, Denis Lord, Apollo Jenna et Mélanie Genest.

Batiste Foisy en fait également partie. Il a lu deux de ses créations lors du lancement jeudi au Visitor Center Couteau jaune.

J’ai commencé à écrire de la poésie quand j’avais peut-être 17 ansdit-il. Cela fait presque 25 ans.

Batiste Foisy vit à Yellowknife depuis 20 ans. Il a commencé à écrire de la poésie à l’âge de 17 ans. Il écrit la plupart du temps pour la scène. Photo : Radio-Canada/Julie Plourde

Ce sont des choses que j’ai écrites il y a longtemps et dont je devrai assumer la responsabilité.dit-il en riant.

J’écris généralement pour lire sur scène, pour une performance scénique. […] Mon travail utilisera beaucoup de figures de style rythmées, la rime étant celle que les gens connaissent le mieux.dit-il.

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Batiste Foisy a livré deux poèmes lors du lancement à Yellowknife du livre Poésie franco-ouestrienne 1974-2024. Photo : Radio-Canada/Julie Plourde

Mais je ne fais pas beaucoup de rimes, je fais plutôt d’autres types de figures de style rythméesexplique Batiste Foisy, quelques minutes avant de livrer son premier poème devant la vingtaine de personnes réunies pour ce lancement.

Plus de liberté

La collection ne propose pas forcément des œuvres ancrées dans la géographie nordique, mais le Nord laisse quand même sa marque, selon Ambre O’Reilly.

Nous voulions creuser un peu plusdit-elle. Mais par le fait même que les gens qui les ont écrits sont passés par ici, je trouve que cela apporte une certaine couleur à l’écriture, une certaine marginalité, une audace peut-être d’essayer des choses nouvelles, d’expérimenter au niveau du style.

>>>>>>Deux personnes écoutent une présentation le 28 novembre 2024 à Yellowknife.>>>>>>

Une vingtaine de personnes ont assisté au lancement organisé l’Association franco-culturelle de Yellowknife au Centre d’accueil de Yellowknife. Photo : Radio-Canada/Julie Plourde

Mme O’Reilly estime que l’absence de maison d’édition dans le Nord pendant de nombreuses années a probablement donné plus de liberté aux auteurs.

Nous n’étions pas forcément cantonnés à des styles prédéfinis qui plaisaient aux éditeurs. Tout doit être construit iciajoute-t-elle.

Découvrez-vous à travers l’écriture

Depuis 2017, une petite maison d’édition a été créée à Couteau jaune. Les Éditions Présence francophone, sous la direction d’Isidore Guy Makaya. Ce dernier a également vu certains de ses poèmes publiés dans l’anthologie de la poésie franco-occidentale.

Ce que je trouve assez intéressant dans l’écriture, c’est comme une sorte de psychanalyse, c’est comme une sorte de remède contre l’ennui. Peut-être que si je n’avais pas été écrivain, je serais peut-être devenu fou» dit celui qui s’inspire principalement de ses rêves.

>>>>>>Isidore Guy Makaya le 28 novembre 2024, à Yellowknife.>>>>>>

Isidore Guy Makaya a présenté trois poèmes lors du lancement du livre Poésie franco-ouestrienne 1974-2024. Photo : Radio-Canada/Julie Plourde

J’aime écrire et j’écris selon l’inspiration […] C’est vraiment authentique. Ce sont des rêves la nuitdit-il.

M. Makaya estime que l’écriture lui permet de se découvrir.

Cela fait partie de la vie, un processus. Je me découvre chaque jour […]c’est comme un engagement que j’ai pris dans ma vie de chercher à me connaître.

Isidore Guy Makaya, écrivain et poète

Le calme du Nord l’aide aussi à trouver l’inspiration.

Le fait que je vis tout le temps dans le calme, peut-être dans la solitude, permet peut-être à mon esprit de créerconclut-il.

 
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