Le marché de Noël de Strasbourg a été inauguré ce mercredi. Cette année encore, des millions de visiteurs sont attendus. Il fonctionne jusqu’au 27 décembre. Les chalets sont ouverts de 11h30 à 21h tous les jours sauf le 24-25 décembre de 11h30 à 18h
Son n°1 – Qu’est-ce qui vous attend pour l’édition 2024 sur le thème du livre ?
Guillaume Libsig – Adjoint au maire de Strasbourg en charge de l’organisation du marché de Noël
Parlons d’abord du thème « Il est temps de s’émerveiller », pourquoi avoir souhaité mettre en avant les livres et les histoires ?
Alors, d’une part, parce que cette année nous sommes la capitale mondiale du livre de l’UNESCO, et donc c’est un sujet que nous abordons depuis un an dans toutes les catégories possibles, et d’autre part, parce que nous travaillons aussi depuis quelques temps à repenser la place du l’enfant dans « capitale de Noël », et nous essayons de remettre cela au cœur de notre attention.
Nous avons un site entièrement dédié aux enfants, c’est le square Louise Weiss où il y a beaucoup d’activités, beaucoup d’animations. On peut citer la lecture de contes ou les concerts. Sur le livre, nous avons un chalet qui est attribué à des éditeurs indépendants de la région qui se relaient pour montrer leurs productions, et nous avons la décoration du sapin qui est entièrement thématique autour du livre.
Vous avez souhaité faire de ce marché de Noël un marché engagé pour la planète, qu’est-ce que cela signifie ?
Nous sommes, en même temps, très vigilants sur le développement durable et l’éco-responsabilité et nous souhaitons ensuite être exemplaires. Si nous imaginons un événement qui rassemble 300 exposants et rassemble 3 millions de personnes, je pense que tout le monde peut le faire. Donc, nous avons tous les chalets qui sont LED, il y a eu des travaux sur les chauffages, des travaux qui ont été faits sur le traitement des déchets puisque nous avons 6 catégories de tri des déchets cette année, et aussi des travaux que nous avons expérimentés cette année sur ce qu’on appelle les eaux grises, les huiles, et en fait on capte désormais ces fluides, on ne les envoie plus dans les égouts et on va les traiter ailleurs.
300 chalets sont répartis sur les différentes places. Le marché de Noël de Strasbourg est parfois critiqué pour proposer des produits manquant d’authenticité, êtes-vous vigilant sur la qualité des produits proposés par les exposants ?
C’est un débat qui date effectivement de plusieurs décennies, nous avons choisi de l’aborder de manière assez directe et nous avons eu le débat avec les exposants et cela a abouti à une méthode de notation des chalets, ils ont une note sur 100, sur des critères qui ont été pensé avec eux et avec les représentants que sont la CCI, le CMA et tous les partenaires pour qu’on puisse être dans une logique d’amélioration continue, et que les exposants sachent peu où ils en sont avec, en même temps, les demandes de l’organisateur, la ville de Strasbourg, mais aussi les revendications du public et d’un organisme que nous avons créé qui s’appelle le jury citoyen parce que nous voulions que les habitants puissent avoir leur mot à dire sur le marché de Noël, ce qui n’était pas le cas avant.
Ce système de notation a été achevé l’année dernière. Nous avons fait une séance de test, d’observation, brevet blanc, en décembre 2023, et c’est réellement en décembre 2024 de cette année que nous activerons les premières analyses et nous aurons les premières notes compilées début 2025.
L’attentat de 2018 est encore présent dans les esprits, que met-on en place en matière de sécurité ?
Je dis souvent que notre premier partenaire est la préfecture, car c’est avec elle que nous définissons le cadre global dans lequel se déroule l’événement. On est passé d’une logique de ce qu’on appelait la bunkérisation qui avait posé beaucoup de problèmes, beaucoup de refus de l’événement à une logique de sécurité beaucoup plus fluide et beaucoup plus réactive. Nous travaillons sur cette notion de réponse plus rapide, cette notion de permanence avec circulation. Il y a plus de 1000 agents qui circulent dans la capitale Noël avec tout un tas de matériel mais surtout une très bonne coordination entre l’Etat et la ville de Strasbourg sur ce sujet.
Côté divertissement, y a-t-il des moments forts à ne pas manquer ?
J’aimerais bien, mais face à l’affluence et aux problèmes de sécurité, nous essayons de ne pas organiser une seule grande réunion où tout le monde vient au même endroit en même temps. Ce que nous faisons, c’est que nous avons tout le temps plein de petites suggestions : le sapin s’illumine toutes les heures, les activités pour les enfants sont permanentes ou régulières. Les acteurs solidaires peuvent proposer des petites rencontres. Nous avons 80 associations qui se relaient dans les chalets au pied de l’arbre. Ils invitent les gens à venir voir ce qu’ils font, ils proposent des petits spectacles, et là, c’est vraiment de l’argent qui va directement soutenir les plus précaires derrière.