A Beaucaire, 150 supporters pour acclamer Jordan Bardella… et 40 antifascistes pour dénoncer la « privatisation de la ville par le RN »

A Beaucaire, 150 supporters pour acclamer Jordan Bardella… et 40 antifascistes pour dénoncer la « privatisation de la ville par le RN »
A Beaucaire, 150 supporters pour acclamer Jordan Bardella… et 40 antifascistes pour dénoncer la « privatisation de la ville par le RN »

Le président du parti d’extrême droite a inauguré, ce samedi matin, le bureau de l’eurodéputé Julien Sanchez, à deux pas de la mairie, avant d’aller dédicacer son livre « Ce que je cherche ».

Plus maire de Beaucaire, mais toujours là. Julien Sanchez, qui a cédé son siège à Nelson Chaudon après son élection au Parlement européen, a choisi d’installer son bureau de député européen à l’angle de la place de l’Hôtel de Ville. A quelques mètres de ses anciens bureaux.

Ce samedi matin, pour l’inauguration, 150 sympathisants attendent dans le froid le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui doit couper le ruban et, au passage, vendre son livre récemment sorti. “C’est la deuxième fois que je vais le voir !, s’exclame Magalie, une retraitée souriante. La dernière fois, à l’arène, j’ai même eu le bisou !

Timidement au début, une quarantaine d’opposants à l’extrême droite se sont rassemblés au milieu de la place. Il y a l’élu LFI Charles Ménard ou la militante Laure Cordelet : « Il faut être là. Quand on vit au quotidien dans une ville RN, on se rend compte de ce que c’est, de la discrimination… » Simon, la vingtaine, qui habite Beaucaire, ne reconnaît pas sa commune au RN : « En implantant ici sa présence permanente, on a l’impression que le RN se réapproprie encore plus la ville. Qu’il est en train de le privatiser. Mais il y a beaucoup de gens qui ne partagent pas ces idées !

Les manifestants évacués

La police demande aux manifestants de se diriger vers le fond de la place. Alors qu’ils commencent à entonner des chants antifascistes, la police installe un cordon de sécurité autour d’eux, les empêchant de se déployer. Le ton monte : « C’est une manifestation déclarée. Il n’y a aucun ordre de ne pas occuper cette place. Nous disposons d’une autorisation préfectorale. Ce que fait la police là-bas est arbitraire. J’en sais quelque chose, j’ai fait ce métier pendant quarante ans, comme policier municipal !”, protests François Tardieu, LFI activist.

Du côté des permanents, Jordan Bardella arrive et monte sur la tribune, accompagné de MM Chaudon, Sanchez et de quatre adjoints. Nelson Chaudon prend le micro : « C’est un honneur de vous accueillir avec autant de monde. […] Et avoir pour la première fois dans notre ville la permanence d’un député européen.“Triumphant, Julien Sanchez continues: « Il y a dix ans, ils disaient que je serais parachutiste et que je serais libéré au bout de six mois. 10 ans plus tard, nous sommes toujours là ! Les supporters applaudissent.

J’espère que les Beaucairois ne nous en voudront pas de vous avoir capturé, Jordan Bardella répond. Nous nous battrons au Parlement européen pour défendre les idées de la et des agriculteurs ! Il fait une pause : « Eh bien, nos amis ont-ils arrêté de chanter ? La résistance est à 9h30, 9h45 et puis tout le monde se couche ! Au fond de la place, les chants reprennent ; Bardella continue. Il ne prononcera le nom de Marine Le Pen qu’à la fin de son discours. Comme s’il cherchait à prendre ses distances avec la figure du parti, mise en examen dans une affaire de détournement de fonds européens. Cela n’empêchera pas les supporters de scander “Marin, Marin” avant de chanter la Marseillaise. Avec le ruban coupé, Jordan Bardella peut enfin passer aux dédicaces.

 
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