Sophie Marceau, Prix Marguerite de Navarre pour son livre The Underground : « Je ne suis pas une reine ! »

Sophie Marceau, Prix Marguerite de Navarre pour son livre The Underground : « Je ne suis pas une reine ! »
Sophie Marceau, Prix Marguerite de Navarre pour son livre The Underground : « Je ne suis pas une reine ! »

Sophie Marceau sera également à l’affiche de la pièce “La Note”, les 18 et 19 mars, à Pau, avec François Berléand.

DR/Bernard Richebé

Ces textes délicats, qui se répondent souvent, évoquant parfois des anecdotes autobiographiques, ont également captivé le jury palois du prix littéraire Marguerite de Navarre, pour sa première édition. L’actrice ainsi adoubée par le monde des lettres se confie sur cette « nouvelle » corde à son art (elle avait déjà écrit un premier roman, Menteuse, en 1996).

Est-il plus facile pour une actrice d’insuffler de l’émotion dans ses textes en tant qu’écrivain ?

Je pense que les écrivains savent aussi mettre de l’émotion dans leurs textes. Peut-être que nous, les acteurs, sommes plus conscients de nos sentiments et que nous parvenons à les exprimer dans nos mots, mais ce n’est pas le même exercice. Souvent nos textes sont écrits, les mots que nous prononçons ne sont pas les nôtres. Nous avons effectivement cette flexibilité psychologique, cette empathie qui nous permet de jouer avec les émotions. Mais les transmettre par écrit est quelque chose de très difficile. Tant mieux si je réussis et que mon message passe.

Quelle place la littérature occupe-t-elle dans votre vie ?

La littérature est arrivée très tard dans ma vie. Il n’y avait pas de livres à la maison quand j’étais enfant. Et s’il n’y avait pas d’images, cela ne m’intéressait pas. Et puis un beau jour, j’ai réalisé à quel point c’était essentiel. La littérature a sur moi un effet apaisant. Il y a des histoires qui touchent, des livres lumineux d’intelligence. Lorsque nous lisons, nous découvrons le sens profond des choses. Je me sens beaucoup plus intéressant quand je lis un livre. La pensée y est libre.

Votre deuxième livre est publié par un éditeur de poésie renommé. Comment avez-vous abordé cet autre exercice littéraire ?

La poésie adoucit le cerveau. Mais c’est aussi organique, cela correspond à qui nous sommes, car tout bouge dans la vie. Et la poésie fait danser les choses. C’est une liberté absolue et en même temps c’est très rigoureux.

On a senti, dès l’accueil réservé à The Underground, que vous étiez aussi légitime lorsque vous écrivez que lorsque vous jouez.

C’était étrange parce que je ne me sens pas légitime, même par rapport au cinéma, ce qui m’est arrivé un peu comme ça dans ma vie. Avec la littérature, j’ai eu un peu le même sentiment. Je ne voulais pas être édité pour de mauvaises raisons. Je n’ai jamais voulu, par exemple, écrire une autobiographie, même si je peux utiliser des anecdotes de ma vie dans ce que j’écris. J’aime écrire et j’ai besoin d’écrire. J’ai gardé ce livre caché pendant très longtemps. Et puis je me suis dit : ça n’a pas de sens si personne ne le lit.

Lors de la présentation de votre livre à La Grande Bibliothèque, les deux autres invités, l’auteur de thrillers Jean-Christophe Grangé, et Régis Jauffret, qui venait de publier le Dictionnaire des amoureux de Flaubert, ont beaucoup parlé de votre livre.

J’étais déjà étonné d’être publié chez Seghers, qui a tout de suite compris ce que je voulais exprimer. La grande librairie a été ma toute première promotion, et j’ai aussi été surprise par l’accueil. Il y avait Jean-Christophe Grangé et Régis Jauffret. Ils ont parlé de mon livre presque plus que moi. Je me suis senti honoré par ces grands écrivains qui ont accepté de m’inclure dans leur cercle. D’une manière ou d’une autre, oui, ils m’ont légitimé.

Comment avez-vous perçu l’attribution du (nouveau) prix littéraire Marguerite de Navarre ? D’autant que Marguerite de Navarre était certes reine, mais elle était aussi poète.

Je ne suis pas une reine (rires). C’est magnifique, quoi de mieux ? C’est génial. Ce prix Marguerite de Navarre est un nouveau prix littéraire. Au début, je pensais qu’ils cherchaient un moyen de faire parler d’eux. Et puis j’ai remarqué que pour ceux qui ont créé ce prix, la littérature est un métier et une passion. Et cela m’a réconforté. Je dirais même que cela m’a encouragé. Et je suis encore plus désolé de ne pouvoir venir récupérer ce prix en raison d’un voyage prévu de longue date. Je vais leur faire un message vidéo. C’est le moins que je puisse faire.

 
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