« Du même bois » de Marion Fayolle lu par Madeleine Bourgois, directrice de production – Libération – .

« Du même bois » de Marion Fayolle lu par Madeleine Bourgois, directrice de production – Libération – .
« Du même bois » de Marion Fayolle lu par Madeleine Bourgois, directrice de production – Libération – .

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Le cahier Livres de Libécas

Chaque semaine, un lecteur passe en revue son favori. Aujourd’hui, une histoire de transmission à la ferme.

C’est une ferme où l’on naît du côté gauche de la maison, et où l’on meurt du côté droit. Une ferme qui s’étend comme une vie, avec l’écurie à proximité. Un grand-père, une grand-mère, un enfant incontrôlable, beaucoup de vaches. Annie Ernaux me vient à l’esprit en lisant Du même bois – sans portée sociologique, mais pour le portrait d’existences modestes et dures. Marion Fayolle raconte l’histoire d’une de ces familles où l’intimité entre les hommes, la proximité permanente entre les générations, n’empêchent pas les non-dits. De vieilles photos sorties d’un tiroir permettent simplement de les faire revivre – et ce que vous étiez le reste.

Dans cette galerie de personnages, il y a “ce gamin” jamais adopté, mais nourri, aimé, qui, à la mort de son grand-père, aura pour seul héritage une veste, un pantalon et des chaussures. Il y a “l’enfant” dont on suit la naissance, quelques jours après un veau, l’enfance, l’adolescence, l’entrée dans l’âge adulte. On ne sait pas vraiment ce qui ne va pas chez elle, chez elle « des bêtes dans la tête ». « Sa colère craque le Placoplâtre, ses mains lui arrachent des poignées de cheveux. […] Ses parents ne savent plus comment faire, cela leur revient par capillarité. Elle leur rend une tristesse qu’ils lui ont transmise. On en parle beaucoup dans Du même bois : ce que l’on transmet malgré

 
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