Emission spéciale consacrée à la littérature, avec deux faits divers qui s’entrechoquent. Le premier est la récente publication de Nord de Mathias Enard, un livre de Livres dans lequel l’auteur convoque des textes et des auteurs amis. Le deuxième est l’attribution du prix Goncourt à Houris de Kamel Daoud dont les échos nous parviennent en live.
« Nord » : la carte et les fantômes
Mathias Enard présente Nord, le premier opus d’une tétralogie itinérante à venir : «La mélancolie des frontières« . Situé en automne à Berlin, Nord s’offre comme une balade mélancolique à travers ces lieux chargés d’histoire ; pour se réchauffer le cœur, l’auteur évoque les histoires et les auteurs, les anecdotes et les amis, recréant ainsi dans l’espace du texte un univers dans lequel ils conversent ensemble librement sur les frontières et leur dépassement. “Il s’agit avant tout d’une exploration géographique. La Mélancolie des Frontières est tout un projet d’errance pour tenter de tracer la carte d’une certaine littérature de l’entre-deux, une littérature dans ses confins et ses limites, pour en tirer une théorie de la frontière. Quelle barrière et quelle frontière la littérature, les mots, les romans ou la poésie parviennent-ils à franchir ?« .
Convoquant, au cours de ces promenades méditatives, toutes sortes de figures du passé, proches et lointains, «Nord« est un livre de fantômes : »Que capturons-nous dans un livre ? Des choses qui n’existent pas, des êtres qui n’ont jamais existé, et puis d’autres dont les noms restent et dont on invente peut-être l’existence, on les habille un peu comme on peut. faire un illusionniste. Le livre parle justement de cette illusion, de ce qui reste, de la volonté, du plaisir en fait, du désir d’un fantôme que nous avons. La littérature participe à ce désir de fantômes.“
Fiction/La série Écoute plus tard
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« Houris » de Kamel Daoud reçoit le prix Goncourt 2024
Créé en 1892 par Edmond de Goncourt, le prix Goncourt témoigne de plus d’un siècle d’histoire littéraire, encore elle-même en cours d’écriture. Chaque année, début novembre, l’Académie Goncourt récompense la meilleure œuvre en prose imaginative publiée au cours de l’année. L’influence du prix est telle aujourd’hui, tant sur la réputation de l’auteur que sur les ventes de l’œuvre primée, que la nomination d’un nouveau lauréat est devenue un événement d’envergure nationale. Cette année, c’est Kamel Daoud qui reçoit le prix Goncourt 2024 pour son livre Houris, un roman puissant dans lequel il dénonce le silence autour de la « décennie noire » en Algérie.
Interrogé par Marie Sorbier quelques instants après sa nomination, Philippe Claudel, le président du jury Goncourt commente : «La littérature est fondamentalement politique. Il est clair que dans ce livre, ce roman de Kamel Daoud nous voyons toute la puissance et la possibilité qu’offre la littérature dans le cadre d’une réinspection profonde de l’histoire, de l’histoire intime, de l’histoire tragique d’un peuple..»
Mathias Enard, lui-même nominé en 2015, raconte l’ambiance effervescente du restaurant Drouant au moment de la nomination : «Il faut imaginer ça. Ce restaurant est situé sur une petite place, à l’angle de deux rues très parisiennes, très haussmanniennes, dans ce quartier de l’Opéra. On y arrive en voiture, tout le lieu est rempli de monde, il faut se frayer un chemin à travers la foule, les micros tendus, les photographes qui évidemment vous appellent pour vous photographier le visage. Vous êtes emmenés à l’étage par le personnel du restaurant par l’escalier de service, presque au niveau du quai de chargement, vous êtes mis dans un passe-plat pour pouvoir rejoindre la salle où se trouvent les Goncourt. C’est une tempête qui commence à ce moment-là et se termine quelques mois plus tard.»
Midis de la culture Écoute plus tard
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Nouvelles
- Nordpremier opus d’une future tétralogie « La Mélancolie des Borderlands », est paru le 2 octobre 2024.
Extraits sonores
- Lire un extrait de Nord de Mathias Enard d’Oriane Delacroix
- Georges Perec dans Fluoroscopie sur France Inter en septembre 1978
- « Demain Berlin » de Cold War, extrait de l’album Archives de 1985
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