Géraldine Maillet, chroniqueuse de TPMP, sort un livre poignant sur sa grand-mère, victime d’un accident vasculaire cérébral (vidéo)

Géraldine Maillet, chroniqueuse de TPMP, sort un livre poignant sur sa grand-mère, victime d’un accident vasculaire cérébral (vidéo)
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«C’était une sorte d’évidence, une obligation» d’écrire ce livre, comme l’explique Géraldine Maillet. La maladie de Mamie Téti « a été un tel choc émotionnel, une telle explosion intime, que j’ai eu envie d’utiliser l’écriture pour traverser cette période ».

Car avec ce coup, « en l’espace de quelques secondes, votre vie change », analyse l’auteur, se souvenant du visage « qui dégoulinait » de sa grand-mère, de son asymétrie faciale. « Après, il y a une sorte de parcours du combattant entre le moment où ma grand-mère est normale, indépendante, et aujourd’hui, où elle est placée en EHPAD. (un établissement médical pour personnes âgées dépendantes, NDLR)où elle ne peut plus marcher. Sa vie ne lui appartient plus.

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Commence alors un parcours difficile pour Géraldine Maillet et sa famille. «J’avais envie de me figer chaque jour où j’allais la voir, chaque étape de la maladie», explique Géraldine Maillet. « J’ai réalisé que tout le monde vivait la même situation avec un parent, un aîné. Nous sommes tous dans le même bateau. Tandis que Mamie Téti s’enfonce chaque jour un peu plus dans le non-être, l’auteur dresse, dans un récit plein d’humour, de tendresse et de gratitude, les portraits des « incroyables soignants » qu’elle a rencontrés, passant de brancardier à médecin.

« Dans les médias, on ne cesse de dire qu’on meurt aux urgences, qu’il y a de la maltraitance dans les EHPAD. Je ne dis pas du tout que ça n’existe pas, mais ce n’est pas que ça. Il y a aussi des gens incroyables qui prennent soin de nos personnes âgées et les sauvent. Comme ils étaient invisibles pour ma grand-mère, j’ai eu envie de les rendre visibles, de leur donner une sorte. de l’humanité, une consistance, une trace » à travers cette œuvre. “Même s’ils ont passé dix minutes sur une civière ou une heure avec une thrombolyse, ils ont aidé ma grand-mère à se rétablir.”

« Elle est devenue une larve fragile et inutile »

Et pourtant, Mamie Téti est devenue, comme l’écrit l’auteur, « une larve fragile et inutile ». «C’est la réalité», reconnaît Géraldine Maillet. « J’ai accepté son nouveau monde, sans le juger. Les soignantes m’ont beaucoup aidée à l’accepter, car elles ne connaissaient pas ma grand-mère auparavant. Ce ne sera plus jamais pareil, et c’est comme ça.

Car Mamie Téti demande l’heure toutes les cinq secondes. Ou demande seulement du chocolat. « Après tout, est-ce vraiment sérieux ? Et bien non, en fait, car ce sont ses critères. Dans mon monde, cela peut vite devenir insupportable. Mais je ne devrais pas la juger.

“La vieillesse n’est pas une maladie”

Géraldine Maillet n’a pas vraiment de message à faire passer à travers son dix-neuvième roman. « Je me méfie des messages parce que je trouve que c’est prétentieux. Je n’ai ni la stature ni la capacité », dit-elle. Mais « je voudrais qu’on considère que la vieillesse n’est pas une maladie ». « Ce n’est pas l’apartheid de la vie. C’est une partie intégrante de la société, il faut aller rendre visite à nos vieux, leur dire qu’on les aime, leur apporter un peu de bonheur. Et cela, même si nous considérons qu’ils sont inutiles. Il faut l’accepter car nous serons tous les vieux dépendants de demain. Et puis, j’ai aussi voulu humaniser nos soignants. parce qu’en fait, ils sont confrontés à des personnes âgées qui ne leur parlent pas, qui ne leur répondent pas ou quand ils leur parlent, ils leur parlent très mal et avec beaucoup d’agressivité à cause de la maladie. C’est dur pour eux. Même la famille d’un patient n’a parfois aucun respect pour les soignants. Alors dites bonjour et demandez-leur comment ils vont.

Et grand-mère Téti ? Elle se porte bien, même si « elle a oublié sa vie antérieure ».

 
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