le culot du voleur d’art raconté par lui-même

Le culot du voleur d’art raconté par lui-même

En sept ans, Stéphane Breitwieser a commis 250 vols dans des musées français, suisses, allemands et belges. Il raconte à Michael Finkel son voyage.

Publié aujourd’hui à 14h53

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Bref:
  • Stéphane Breitwieser a commis 250 vols dans des musées européens.
  • Michael Finkel a retranscrit son aventure dans un roman non-fictionnel.
  • Il a volé des œuvres d’art par fascination, pas pour de l’argent.

Il n’avait qu’un grand manteau et un couteau suisse. Mais il avait surtout un culot énorme. Stéphane Breitwieser, un Alsacien, a commis 250 vols dans des musées européens, pour un butin estimé à plusieurs dizaines de millions de francs, avant d’être finalement arrêté en Suisse après sept ans de cambriolage. Condamné, il purge sa peine. Il aura fallu la détermination de l’Américain Michael Finkel pour qu’il raconte enfin son aventure, qu’il retranscrira dans un roman non-fictionnel ahurissant.

Parce que l’Alsacien Arsène Lupin est extraordinaire. Il est simplement fasciné par l’art, en particulier par la période entre la Renaissance et le baroque. Il vit toujours dans la maison où sa mère s’occupe de lui. Il vole avec sa compagne, Anne-Catherine, juste pour le besoin de posséder ces objets et ces œuvres qu’il entasse dans le petit grenier où habite le couple. C’est aussi pour cela que la police a eu du mal à les coincer : ils ne vendaient pas leur butin, vivaient très frugalement puisque Stéphane faisait des petits boulots tandis qu’Anne-Catherine était aide-soignante.

A connoisseur

Le cambrioleur dit que « voler des œuvres d’art pour de l’argent est une honte ». C’est un connaisseur, fixé sur un tableau, une aiguière, une sculpture qui lui plaît mais qui « ne manquera pas au musée ». Il faut toujours un certain temps avant de remarquer qu’il a disparu. Pendant qu’Anne-Catherine veille, il dévisse les vitrines de l’exposition pour s’emparer d’un objet ou démonte un tableau dont il enlève le cadre avant de repartir par la porte d’entrée, tout camouflé dans son grand manteau.

Son premier vol s’est produit instinctivement dans un musée alsacien, un pistolet à silex qui lui rappelait celui de son père décédé. Il en avait besoin, il l’a pris, sans réfléchir puisqu’il « devait l’avoir ». Le premier vol d’une série qui allait l’occuper tous les week-ends, jusqu’à ce qu’un inspecteur le remarque sur une vidéo du musée Forel, à Morges, où il a retiré 30 vis avec son couteau ! Mais il ne connaît pas encore son nom.

L’Alsacien s’est fait surprendre une fois dans une galerie de Lucerne avec un tableau trop grand. Parvenant à faire croire qu’il s’agit de son premier coup, il s’en sort avec une peine avec sursis. Jusqu’à ce qu’il oublie de mettre ses gants en volant un cor de chasse au musée Wagner de Lucerne en 2001. Alors qu’il y retourne pour effacer ses empreintes, il se fait arrêter. Mais lors de sa détention, le butin disparaît de sa maison, en partie au fond d’un canal, en partie… Huit œuvres manquent toujours. Ni sa mère ni Anne-Catherine n’ont accepté de parler à Michael Finkel. Sorti de prison, Stéphane va encore voler, cette fois pour gagner de l’argent. Il se fait vite prendre. Il vit de l’aide sociale.

«Le voleur d’art», Michael Finkel, éd. Marchialy, 336 p.

David Moginier couvre l’actualité gastronomique et viticole. Il a également été co-responsable de la rubrique portraits et secrétaire général de la rédaction jusqu’à sa retraite fin 2021.Plus d’informations @grizzlymog

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