L'Olympique de Marseille n'est pas une équipe comme les autres. Avec ses neuf titres de champion de France et ses 125 ans d'existence, le club phocéen est un acteur majeur de l'histoire du championnat français depuis des décennies. Et même sur le plan européen où il reste, à l'heure actuelle, le seul club français à avoir soulevé la Ligue des champions, en 1993.
Autant dire qu'il y a beaucoup d'histoires à raconter. Fabrice Lamperti, journaliste à Provencelui a consacré un livre intitulé Les 50 meilleurs joueurs de l'OMIl y revient sur la carrière de 50 personnalités du club olympien, des pionniers aux joueurs les plus récents.
Quand on regarde l’histoire de l’OM, choisir 50 joueurs était forcément compliqué…
« Pour être précis, c’est 48 joueurs car il nous semblait important de mettre en avant deux entraîneurs : Bernard Tapie et Raymond Goethals. Cela limite encore le champ des possibles. L’OM est un club fondé en 1899, qui a une histoire assez riche. Il a gagné des titres quasiment tout le temps, il y a eu beaucoup de grands joueurs. Pour en avoir parlé avec des confrères, il y a une trentaine de joueurs incontournables et d’autres dont on ne peut plus débattre de la présence. Il faut prendre en compte la longévité de chaque joueur, la trace qu’il a laissée, les titres qu’il a gagnés. Il y a pas mal de facteurs. »
Vous avez dû choisir des joueurs de toutes les décennies…
« Il fallait mélanger les époques. Il y a des joueurs des années 30, les premiers ambassadeurs glorieux comme Jean Boyer, jusqu’à aujourd’hui pour que ça parle aux plus jeunes, comme Dimitri Payet. C’était important de mélanger les époques. C’est un peu un devoir de mémoire pour tous ceux qui ne connaissent pas les plus anciens. »
Avez-vous découvert l'histoire de certains joueurs ?
« J’ai appris plus, oui, parce qu’il y a quatre pages sur chacun. Pour certains, ce n’est pas très compliqué d’écrire comme Didier Deschamps, Mathieu Valbuena, Dimitri Payet ou Steve Mandanda. Mais pour un Jean Boyer, un Larbi Ben Barek ou les joueurs des années 40, ça l’était plus. Cela a demandé un vrai travail de recherche dans les archives pour essayer de faire un portrait qui tienne, parce qu’il n’y a plus de témoins de cette époque. D’autant que l’intérêt n’est pas de raconter uniquement le côté sportif, c’est aussi de raconter des histoires. Je voulais raconter l’histoire du footballeur mais au-delà, de l’homme. »
Il y aura forcément des voyages incroyables…
« Je pense à Vasconcellos, un gardien brésilien de la fin des années 1930. Il était docker dans le port de Rio, il portait des sacs de riz de 50 kg d’une seule main, et c’était un amuseur public assez incroyable sur le terrain. Il est mort dans une bagarre de rue au Brésil et a été enterré dans une fosse commune. Il a eu une vie incroyable, c’est presque un personnage de roman. On a aussi Joseph, un attaquant camerounais venu en France pour suivre les traces de son père et de son frère qui travaillaient aux chemins de fer. Il a joué dans un petit club local et a marqué quatre buts contre l’équipe réserve de l’OM. Il a été repéré et petit à petit, il s’est fait un nom jusqu’à inscrire plus de 100 buts avec Marseille. »
Avez-vous des regrets concernant certains choix ?
« On aurait pu aller à soixante noms sans problème mais on ne peut pas tous les mettre. Chacun a sa sensibilité aux exploits des autres. J’ai assisté au titre 2010, aux dernières conquêtes de l’OM sous Didier Deschamps. J’ai une affection particulière pour Lucho Gonzalez, certains ne l’auraient pas mis. Cela peut susciter des débats et des critiques. J’aurais pu mettre André-Pierre Gignac, Klaus Allofs, Enzo Francescoli ou d’autres… »
Fabrice Lamperti, « Les 50 meilleurs joueurs de l'OM », Éditions Scotty, 2024, 233 pages, 22 €.
Mathieu Valbuena, un joueur qui divise à Marseille
S’il signe la préface, Mathieu Valbuena fait aussi partie des 48 joueurs présentés dans ce livre. « C’est un personnage qui a laissé une trace très différente selon les témoins. Les plus jeunes ne comprennent pas. Pour eux c’est Lyon, le retour au Vélodrome sous les huées avec le pantin dans les tribunes, pendu à la potence… Alors que les anciens ont une vraie admiration, du respect pour lui », explique Fabrice Lamberti.
Pour lui, la présence de Valbuena dans son livre ne faisait pas débat : « C’est le cinquième joueur de l’OM avec le plus de matches. Il est arrivé de nulle part, de Libourne-Saint-Seurin pour 80 000 euros à l’époque (en 2006). Il est devenu international, il est l’un des principaux artisans de toutes les dernières conquêtes de l’OM sous Didier Deschamps. Pour autant, il me semblait important de le mettre en avant. Sa présence ne fait pas débat et Mario Albano (ancien journaliste qui donne son avis sur chaque joueur du livre) “C'est un grand joueur, il est très beau …
