Trois ans plus tard Blizzardson premier roman notable, Les âmes férocesse déroule dans une ville américaine apparemment paisible jusqu’à la découverte du corps d’une adolescente.
Marie Vingtras nous a émerveillé en 2021 avec son premier roman, Blizzard, dont l’histoire se déroule en Alaska. Une histoire peuplée d’êtres solitaires, violents, en quête de rédemption. Un roman couronné de nombreux prix, dont le très convoité prix des libraires.
Cet avocat spécialisé en droit du travail récidive avec Les âmes férocesAux États-Unis cette fois. Dans une petite ville sans histoire, Mercy, où le taux de criminalité est très bas, le corps sans vie d’une adolescente est retrouvé parmi les iris sauvages. C’est le printemps et la première des quatre saisons qui vont rythmer cette histoire fascinante d’une communauté soudain confrontée au mal. Quatre saisons pour quatre personnages, quatre voix qui vont, chacune à leur tour, donner leur point de vue sur l’affaire du jeune Léo.
Quatre protagonistes
La shérif ouvre le spectacle. C’est une femme forte, au physique impressionnant, dont la position est en danger. Les autorités de la ville n’apprécient guère son homosexualité. Une femme shérif aux États-Unis fait sourire. Lauren s’en fiche. Le sort des femmes battues lui importe plus que sa carrière.
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Ensuite arrive Benjamin, le professeur de Léo. Un garçon charismatique issu d’une famille aisée, adoré par les élèves. Son seul bémol est son passé ambigu.
C’est alors Emmy, la meilleure amie de l’adolescente, qui lève le voile sur sa famille et celle de Léo. Des personnes bien plus complexes qu’il n’y paraît. Elle-même s’affirme comme une manipulatrice perverse.
Finalement, c’est le père éploré de Léo, Seth, qui referme le livre de douleur de Mercy. C’est l’hiver. Plus rien ne sera comme avant. Chacun a donné sa version de l’affaire, son point de vue sur Léo. Et on découvre que, derrière la banalité d’une petite ville, se cachent bien des secrets, bien des zones d’ombre.
Un beau talent
Marie Vingtras confirme son beau talent avec ce roman polyphonique à l’américaine. Plongés dedans, incapables de lâcher prise, on se dit qu’une Laura Kasischke aurait pu écrire Les âmes féroces. C’est dire le succès du livre ! Le jury du prix du roman de la Fnac, composé de 400 adhérents et de 400 libraires, ne s’y est pas trompé, lui décernant le premier grand prix de la rentrée littéraire.
En finale de cette 23et édition, Marie Vingtras était en compétition avec trois autres romancières : l’italienne Viola Ardone (Les MerveillesAlbin Michel), Delphine Minoui, journaliste à Figaro (BadjensSeuil) et Bérénice Pichat (La petite servanteLes Avrils).
Les âmes férocesby Marie vingtras, Éditions de l’Olivier, 272 p., €21.50.