après un premier roman éblouissant, Virginie DeChamplain passe avec brio le cap du deuxième ouvrage

après un premier roman éblouissant, Virginie DeChamplain passe avec brio le cap du deuxième ouvrage
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Lorsqu’on a été ébloui par un premier roman particulièrement réussi, on ne peut qu’être chatouillé par la curiosité à l’idée de découvrir le second. Tout en se demandant : l’auteur sera-t-il à la hauteur ? Dans le cas de la romancière québécoise Virginie DeChamplain, la réponse est oui !

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Un lieu aussi fort que précieux

Dans Les falaises, une jeune femme a tenté, après la mort de sa mère, de comprendre d’où elle venait. Vouloir échapper à sa lignée était une illusion, comprise par celui qui ne peut continuer sans s’y inscrire pleinement. C’est toujours un nœud féminin qui est au cœur deAvant de brûler, sauf que, cette fois, rien ne prédestinait le narrateur à rencontrer Farah. Pourtant, un lien aussi fort que précieux va se tisser entre eux deux, au-delà du langage.

Lire la critique de « Cliffs » de Virginie DeChamplain

« Je vis dans la vie d’aujourd’hui, peuplée par la vie d’antan. Les images et les sons des deux époques se superposent, leurs contours flous ondulent comme lorsqu’on jette une pierre dans l’eau. À ces allers-retours entre présent et passé s’ajoutent trois fils narratifs qui s’entrecroisent. La première concerne le narrateur, jamais nommé, réfugié il y a cinq ans dans une région boisée, loin de la côte qui venait d’être ravagée. C’est ici qu’elle vit avec Marco, ces deux solitaires ayant été réunis par les circonstances. Entre eux, “ce n’est pas de l’amour”mais c’est puissant quand même.

mouette

Je ne suis pas encore sûr de ce qui se passe, de savoir comment se déroule ce nouvel ordre mondial, cette nouvelle corde sur laquelle il faut tenir en équilibre.

Farah a fui précipitamment un pays (indéterminé) en guerre, avec ses trois jeunes enfants. Marquée par la perte et par ce qu’elle a vécu, elle œuvre pour assurer la sécurité de sa famille. Farah et le narrateur partagent une fuite, dans un contexte apocalyptique. Les saisons sont perturbées, les incendies menacent, les oiseaux ont disparu.

D’où surgit la menace

Une biche, probablement la dernière à avoir survécu, fascine autant qu’elle intrigue les deux femmes. La bête semble même avoir un comportement protecteur à leur égard. Mieux que les humains, celui qui est la proie des loups semble en tout cas comprendre d’où vient la menace.

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Sans parler le même langage, deux femmes se rencontrent sur l’essentiel : leur survie, celle des enfants qui doivent se savoir aimés tout en étant outillés pour affronter le monde, la beauté envoûtante de la forêt. Avec son écriture lumineuse, entrecoupée de poésie, où rayonne pour nous, lecteurs européens, la saveur unique des mots québécois, Virginie DeChamplain (Rimouski, 1994) signe un deuxième roman plein d’humanité autant que de sensualité. Passant naturellement de la contemplation à l’urgence, elle nous offre une belle histoire de deuil, d’errance, mais plus encore de sororité.

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⇒ Virginie DeChamplain | Avant de brûler | roman | Les gens | 202 pp., 20 €

 
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