De l’Aubrac au zébu mahorais, son livre fait le tour des vaches de France

De l’Aubrac au zébu mahorais, son livre fait le tour des vaches de France
De l’Aubrac au zébu mahorais, son livre fait le tour des vaches de France

l’essentiel
Agricultrice passionnée de vaches, Solenne Ferrer-Diaz, originaire du Lot, vient de publier « Les races bovines françaises » aux éditions La France Agricole. Un recueil.

« Quand j’ai perdu ma première dent de lait, ma mère m’a offert un livre sur les vaches », se souvient Solenne Ferrer-Diaz. Depuis, la petite fille a grandi. Sa collection de livres et son amour des vaches aussi.

Des vaches « de toutes les couleurs »

A 28 ans, la jeune femme est désormais installée dans l’exploitation familiale, à Belfort-du-Quercy, dans le sud du Lot. Avec sa mère et sa sœur, elles élèvent une centaine de bovins de douze races différentes. Egalement ingénieure, cette passionnée vient de publier « Races bovines françaises » aux éditions France agricole.

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L’aventure a commencé en septembre 2022. L’un de ses anciens professeurs à l’école d’ingénieurs de Purpan lui a proposé d’écrire un livre sur les races bovines, ajoutant : « Vous aimez les vaches de toutes les couleurs. » La jeune femme a accepté à condition de pouvoir prendre son temps « pour ne pas se précipiter ».

65 races et populations de vaches

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a pris le travail à cœur. En plus de 500 pages, son ouvrage recense 65 races… et populations. Une population, c’est comme une race, mais elle n’est pas reconnue par le ministère.

Elle est passionnée par les vaches.
DDM – FLORENCE RAYNAL

Pour mener ses recherches, elle a puisé dans ses connaissances, la bibliothèque qu’elle et son compagnon avaient constituée, des bases de données, la presse locale, les archives historiques. Elle a même acheté un livre aux enchères. « J’étais la seule à enchérir plus cher, je l’ai eu », rit-elle. Elle a aussi fait appel à un réseau d’amoureux des vaches. « Parce que je voulais plein de photos, de belles photos de vaches dans leur pays d’origine. » Et elle en a eu : de toute la France, de Grande-Bretagne, des États-Unis, de Suisse, d’Espagne et du Rwanda. Un éleveur de Lourdes lui a fourni un document de 1907 ; un Belfortain une photo de vache du Quercy, une race disparue.

Du plus commun au moins connu

Bien sûr, il existait déjà des livres sur le sujet « mais pas à jour ». Le sien propose un tour de France des vaches, dans dix zones y compris l’outre-mer. Il y a en effet un grand fossé qui va de la frontière belge au centre du pays : « C’est à cause des guerres, les races anciennes ont disparu ».

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Du célèbre Prim’Holstein au taureau de combat, du petit Galloway dodu au Watusi aux cornes immenses, on croise une cinquantaine de races françaises et une dizaine étrangères. On découvre aussi des aurochs reconstitués, Inra 95 et redyblack, créés par l’homme, ainsi que des races disparues… ou presque. Solenne Ferrer-Diaz raconte la mort de la dernière vache bleue de Bazougers, « en 2014, ou 2015. Elle s’appelait Aurore, j’avais fait des recherches dessus ». La race est actuellement en cours de reconstitution.

« Pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur les vaches »

Au cours de ses recherches, la Lotoise fait des découvertes. Enthousiaste, elle parle de Charolais tachetés, de Prim’Holstein tricolores ou encore de Lourdes rouges « alors qu’on dit qu’ils doivent être blancs comme de la porcelaine ».

Inutile de préciser que cet ouvrage très complet s’adresse aux professionnels et aux étudiants. Mais pas seulement. Bien que technique, il reste clair, ponctué de schémas, de cartes et d’anecdotes. On sent ici que Solenne Ferrer-Diaz était enseignante. Et surtout, il regorge de photos. Ce qui en fait finalement un livre « pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur les vaches qu’ils croisent au bord de la route ».

Le prix du public

Solenne Ferrer-Diaz fait partie des trois agricultrices primées au concours Graines d’agriculteurs, qui récompense l’utilisation des nouvelles technologies en agriculture. Elle et sa petite sœur Isaure se sont rendues début septembre à l’événement Terres de Jim dans le Doubs pour la remise des prix. Les deux autres candidates ont reçu le prix du jury, et elle le prix du public. Cela représente une dotation de 3 000 € qu’elle utilisera pour acheter des colliers GPS dont elle équipera une ou deux vaches par pâturage. « Cela nous permettra de connaître leurs parcours, leurs zones de repos préférées, les endroits qu’elles abandonnent complètement », explique la jeune femme. Idéal « pour savoir où positionner au mieux les pierres de sel, les seaux de minéraux ». Mais aussi utile pour « leur sécurité, celle des riverains et notre responsabilité. Car parfois, on cherche des vaches ! » Développée par une entreprise espagnole pour l’élevage de montagne, cette technologie séduit de plus en plus d’éleveurs de plaine qui travaillent dans les pâturages.

« Les races bovines françaises », par Solenne Ferrer-Diaz, éditions France agricole. 39 €.
 
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