En Slovaquie, la mesure surprenante prise cette semaine par le gouvernement du social-démocrate Robert Fico a déclenché un véritable tollé. Il a annoncé qu’il mettrait fin à la réduction de la TVA appliquée aux ventes de livres, la faisant passer de 10 à 23%, rapporte The Guardian.
La décision a été prise par Ladislav Kamenický, ministre slovaque des Finances. « Plusieurs études ont montré que les livres sont principalement achetés par les couches aisées de la population », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Je pense donc qu’ils peuvent être taxés au taux de base de 23 % au lieu des 10 % actuels. »
Discrimination à l’encontre des lecteurs les plus pauvres
Une déclaration qui n’a pas manqué de déclencher le sarcasme des internautes. Beaucoup ont posté des vidéos d’eux-mêmes admirant les livres déposés sur leurs étagères, avec en fond sonore la musique Money, Money, Money du groupe Abba.
Les libraires et éditeurs sont eux aussi remontés le moral face à cette annonce, qu’ils voient comme une énième tentative de Robert Fico de mettre à mal le secteur culturel, secoué par plusieurs vagues de licenciements depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2023.
Juraj Heger, président de l’Association slovaque des éditeurs et libraires, dénonce : « Cette augmentation de la TVA et donc du prix des livres va largement discriminer les lecteurs les plus pauvres, pour qui le livre deviendra un produit de luxe. Et bien sûr, elle va aussi toucher les libraires, qui connaissent déjà des difficultés. »
Une exception dans l’UE
Avec cette réforme, Ladislav Kamenický veut redresser les finances du pays. Après l’explosion du déficit public, le gouvernement slovaque a lancé il y a quelques mois une augmentation générale de la TVA, espérant générer 50 millions d’euros supplémentaires en 2025. Seuls les produits alimentaires de première nécessité, les médicaments et les livres scolaires en sont actuellement exemptés.
Jusque là…
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