une fiction psychologique explore le contrôle et la manipulation

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une fiction psychologique explore le contrôle et la manipulation

l’essentiel
À 64 ans, Sylvaine Henno, adoptée par Chaurienne, a pris la plume pour réaliser l’un de ses rêves : écrire un récit qui retrace la manipulation et l’influence qu’un pervers narcissique peut infliger à son entourage. Son roman, intitulé « La Marmite », est paru en juillet dernier aux éditions Le Lys Bleu. Entretien.

À 64 ans, Sylvaine Henno, adoptée par Chaurienne, a pris la plume pour réaliser l’un de ses rêves : écrire un récit qui retrace la manipulation et l’influence qu’un pervers narcissique peut infliger à son entourage. Son roman, intitulé « La Marmite », est paru en juillet dernier aux éditions Le Lys Bleu.

Quelle est ton histoire ?

Je suis née à Lille en 1960, et j’ai quitté le Nord avec mes trois enfants et mon mari pour des raisons professionnelles. Nous avons atterri à Revel, où nous avons vécu vingt et un ans. Les années ont passé, les enfants ont quitté le nid les uns après les autres, et nous nous sommes lancés dans un nouveau projet, celui de construire à Castelnaudary. J’ai toujours écrit, couché sur le papier mes impressions, mes envies, mes souhaits, mes désillusions et mes peurs. J’ai toujours eu ce besoin. En arrivant à Castelnaudary, j’ai rencontré le président de l’association radiophonique « Les Floralies », Hubert. J’ai écrit des chroniques sur les sentiments, puis sur les playlists. Je me suis ainsi remise à écrire sérieusement.

Votre histoire se déroule à la fois à Revel et à Toulouse…

Évidemment ! Les parents d’Emmanuelle, l’une des protagonistes, sont ébénistes à Revel.

Comment avez-vous construit votre roman ?

J’avais une histoire qui tournait en rond dans ma tête, sans qu’elle soit formalisée. Je connaissais le sujet, qui est le pervers narcissique manipulateur. J’ai lu beaucoup de livres et d’articles, j’ai pris des notes que j’ai reliées entre elles pour écrire une fiction. Il y a quand même une part d’expérience, puisqu’on n’arrive pas à 64 ans sans avoir vécu des désillusions et des blessures, qui font évoluer. Cette histoire n’est pas la mienne, mais il y a quelques traces de mon passé et de mes aventures de vie. J’ai écrit ce roman en peu de temps, je l’ai commencé en mai 2023 et je l’ai terminé en décembre dernier.

Comment avez-vous imaginé vos personnages ?

Il y a plusieurs personnages. Emmanuelle et Sébastien s’aiment beaucoup, et leur vie de couple semble toute tracée. C’est sans compter Sophie, la mère de Sébastien, qui est une perverse narcissique manipulatrice acceptée et assumée comme telle par son entourage. Emmanuelle découvre tardivement qui est l’homme qu’elle a épousé, cela lui fait beaucoup réfléchir et souffrir. Mais mon roman est un « Feel Good », qui commence par une belle histoire d’amour. Le développement est plus psychologique, on se rend compte qu’elle est tombée dans les mailles d’un filet très serré et qu’il va falloir s’en sortir d’une manière ou d’une autre. Mais ça se termine bien, puisque le travail qu’elle fait sur elle-même lui permet d’aller de l’avant.

Parlez-nous du pervers manipulateur…

Etre un pervers manipulateur n’est pas une pathologie, c’est un trait de caractère. Le pervers manipulateur ne se remet jamais en question, il n’a jamais de problèmes et ce sont les autres qui en ont. Il ne consulte jamais, mais le monde auquel il s’adresse et qu’il détruit petit à petit est obligé de consulter à un moment donné. Les gens pleins de vie, ensoleillés, qui aiment avoir du monde autour d’eux dérangent énormément le pervers manipulateur, qui cherche à éteindre la lumière. Quand on a affaire à ce genre de personne, on a deux solutions : fuir – cela peut sembler de la lâcheté, mais c’est une question de survie, et de rester fidèle à soi-même – ou choisir de rester. A ce moment-là, cela devient complicité, et une manière de se protéger, de renoncer, de devenir à son tour un pervers manipulateur. On accepte de devenir l’instrument du pervers, et d’avoir aussi ces défauts.

Pensez-vous que votre livre a pour but d’aider les personnes qui ont vécu ou vivent ce genre de situations à en prendre conscience ?

Bien sûr. J’espère apporter ma petite contribution. J’ai eu l’immense plaisir de présenter mon livre, qui n’était pas encore complètement terminé, à un psychiatre que je connais. Il a tout de suite accepté, et a retrouvé les cas de plusieurs patients qui l’ont consulté à ce sujet. Il a donc décidé d’écrire une préface très bien construite, qui explique bien le parcours du pervers manipulateur.

Pourquoi « Le Pot » ?

C’est une image. Quand on n’en peut plus, quand elle déborde, la prise de conscience commence.

“La Marmite”, Éditions Le Lys Bleu, 20.30 euros. Available in supermarkets, bookstores and on platforms.
 
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