Entretien avec Mathilde Favier à propos de son livre

Mathilde Favier par Brigitte Lacombe.

Mathilde Favier se confie à son guide parisien

Numéro : Comment est né ce livre ?

Mathilde Favier : J’avais participé, il y a quelque temps, au livre de Pierre Sauvage titré Soit mon invité, qui évoquait l’art de recevoir. Des personnalités parisiennes invitaient le lecteur à entrer dans leur intimité. J’avais dressé une table et donné une recette de cuisine. Un éditeur de Flammarion puis m’a proposé de me consacrer une œuvre, ainsi est née l’idée d’évoquer mon univers, en différents lieux, à commencer par Paris, car même si j’ai vécu à l’étranger, je suis né et j’ai grandi dans la Ville Lumière. Ce livre C’est donc une proposition de balade, je voulais décrire ce qui m’a enchanté. Ça va du petit pot de friandises du chocolatier-confiseur Louis Fouquet aux fleuristes. Car à l’étranger, il n’y a pas de Julien Moulié ou d’Éric Chauvin qui connaissent vos goûts, la façon dont vous décorez votre maison, à fond. Paris a cette dimension intimiste, c’est comme si c’était ma maison.


Mathilde Favier par Brigitte Lacombe.

Pourquoi présenter non seulement des magasins, comme la librairie Galignani, mais aussi des personnes, dont le top model Liya Kebede, l’artiste Eva Jospin, la directrice artistique Vanessa Seward et son mari, le producteur de musique Bertrand Burgalat… ?
Il ne s’agissait pas de présenter mes amis, car Babeth Djian, par exemple, est une amie proche et elle n’apparaît pas dans le livre. Il s’agissait plutôt de faire découvrir Paris à tous les milieux. Je voulais que nous ressentions la ville.

Paris a cette dimension intimiste, c’est comme si c’était chez moi. Mathilde Favier

Dans l’avant-propos du livre, vous dites avoir grandi dans un monde qui n’existe plus, qu’entendez-vous par là ?
J’ai eu la chance de connaître des gens qui ont vraiment marqué les styles, comme Lee Radziwill [sœur cadette de Jacqueline Kennedy Onassis], qui m’a présenté au père de mes enfants et dont j’étais assez proche. C’était incroyable d’aller prendre ses repas chez elle, de côtoyer cette femme qui était au sommet du goût. J’ai également fréquenté le Lalanne, des gens qui accordaient la priorité à la qualité avant tout. C’était merveilleux d’aller dîner chez eux dimanche soir à Ury. Tout était simple, délicieux, ils avaient des conversations très amusantes, sans aucun lieu commun. Avoir accès à un tel raffinement amène à regarder la vie différemment. C’est ce que je souhaite transmettre à mes enfants de 23 et 25 ans, le fait d’apprécier la qualité des choses, mais aussi des moments partagés. La quantité fait partie de leur temps, ils évolueront dans ce monde. J’aimerais qu’ils n’oublient pas qu’ils ont grandi dans un monde où l’on mettait de l’eau dans une carafe et non dans une bouteille en plastique et où, quand on voyait un morceau de plastique sur la plage, on le ramassait. Vivre magnifiquement est quelque chose que nous nous donnons et partageons avec les autres. C’est une question de cœur.

Mathilde à Paris (2024), de Mathilde Favier, 280 pages, éd. Flammarion.

 
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