Disparition de Katsumi Komagata, créatrice de livres pour enfants

Disparition de Katsumi Komagata, créatrice de livres pour enfants
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Enfant, je jouais aux billes. Ma mère avait une petite entreprise de peinture. Mon jardin d’enfants était l’atelier. J’ai vu des ouvriers mélanger de la peinture. Je n’avais pas de jouets spéciaux. Je les ai faits pour moi.

Extrait d’une entrevue de 1994 avec Élisabeth Lortic et Mady Voile.

Katsumi Komagata a appris les bases du métier en tant qu’assistante du graphiste et affichiste Kazumasa Nagaï, participant à la création d’identités visuelles dans le domaine de la mode, notamment pour les entreprises. Comme les garçons par la styliste Rei Kawakubo et Zucca créé par le créateur de mode japonais Akira Onozuka.

En 1977, il part pour New York. Alors qu’il travaillait pour CBS, il découvre le travail de Bruno Munari, Leo Lionni et Tara Hoban à la boutique du Museum of Modern Art. De retour à Tokyo, il fonde son propre studio de design graphique, One Stroke.

A l’occasion de la naissance de sa fille en 1989, il conçoit une série de cartes qu’il élargit au fil des années et qu’il agence en une collection de dix boîtes présentant des jeux de pliage, des formes et des découpes, des couleurs et des contrastes propres à soutenir le développement d’un enfant, publié initialement en série limitée, entre 1990 et 1992, par Kaishei sha. De nombreux autres livres suivront dont la distribution exclusive en Europe sera assurée par l’association Les Trois Ourses.

Parmi ceux-ci : Ça y est, je vais naître (1995 à One Stroke), Fragment (2000 à Un coup), Du bleu au bleu (1995 de One Stroke), un livre dont chaque page est constituée d’un papier différent dans la gamme bleue et dont les feuilles se superposent et changent de format tout au long du livre, horizontalement ou verticalement selon son sujet, Histoire d’une larme (2000 à Un coup), Petit arbre (2009 à One Stroke et à Trois Ourses), pop-up qui invite à la lecture partagée, lauréat en 2009 du Concours des Plus Beaux Livres français, mention spéciale, en 2010, dans la catégorie Fiction au Bologna Ragazzi Award.

Un livre normal a un début, un développement et une fin. Mais dans la vie normale, il y a des événements imprévus. J’ai donc voulu détruire la forme traditionnelle du livre. […] J’ai commencé à réaliser ces œuvres pour communiquer avec le bébé, mais si l’on considère que le bébé est une personne alors cela devrait aussi intéresser les adultes.

– extrait d’un entretien de 1994 avec Élisabeth Lortic et Mady Voile

Il sera au cœur de nombreuses expositions, dans des musées ou des médiathèques. Celui que l’association Les Trois Ourses a conçu, en 1994, pour la Maison du livre de l’image et du son de Villeurbanne ira au Portugal, en Italie, en Suisse, en Nouvelle-Calédonie, à la Réunion, en Corée et au Japon.

La Médiathèque Le Marque-page de La Norville, dans l’Essonne, montera, dans ses locaux, du 25 mai au 29 juin 2024, une exposition intitulée Le monde de Katsumi Komagata.

Membre influent, dès 1993, du conseil municipal de Tokyo pour l’amélioration de l’environnement des enfants, l’artiste a contribué à de nombreuses initiatives. Il se familiarisera ensuite avec la mise en place d’ateliers de découverte et de production aussi bien auprès des adultes que des enfants.

En 2003 et 2004, Katsumi Komagata collabore avec le Centre Pompidou et avec les associations Les Doigts qui Rêves et Les Trois Ourses pour la conception de trois albums tactiles pour enfants malvoyants, Feuilles, Plis et plans et Montagnes. En 2004, il réalise le livre L’endroit où dorment les étoiles proposé par la ville de Grenoble à tous les enfants nés dans la ville au cours de l’année.

En 2005, il a imaginé Block’N Block, un jouet en bois proposant cinq parallélépipèdes dont chaque face sérigraphiée permet de créer des visages et des histoires au gré de l’imagination. En 2005-2006, il réalise l’aménagement et la signalétique intérieure du service de pédiatrie du nouvel hôpital de Kyushu, travaux pour lesquels il reçoit le Prix ​​du bon design.

En 2007, il réalise le catalogue de l’exposition Da cosa nasce cosa (Une chose en entraîne toujours une autre) qui, au Itabashi Art Museum de Tokyo, célébrait le centenaire de la naissance du graphiste, designer et théoricien de l’art Bruno Munari. . En 2010, 2011 et 2016, pour l’entreprise de jouets Djeco, Christel Sadde, il crée, Les Animobiles, oiseaux blancs, Des oiseaux en harmonie, Pêcher en harmoniemobiles très légers en papier découpé.

En 2014, il conçoit la scénographie et le catalogue de l’exposition consacrée à l’illustratrice et designer Iela Mari, toujours au Musée d’art Itabashi de Tokyo. En 2015, il a réalisé le livre Aller-retourbasé sur les pictogrammes que le graphiste suisse Jean Widmer avait dessinés pour les autoroutes de France.

Le design graphique est toujours lié aux choses bidimensionnelles et donc plates. Mon objectif est d’exprimer quelque chose en trois dimensions, derrière la planéité de l’illustration. Bien sûr, les films m’intéressent, parce que c’est toujours plat, mais le mouvement fait qu’on sent l’air entre deux points et quand on ouvre mes cartes, on sent l’air entre les deux points. J’aimerais faire des dessins pour que les gens ressentent l’air, le temps et l’espace.

– Extrait d’une entrevue de 1994 avec Élisabeth Lortic et Mady Voile.

Crédits image : Svklimkin, CC BY-SA 4.0

 
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